Quand les fleurs deviennent folles, elles perdent les pétales

Comment expliquer à un bébé qu'on prend une photo ?
Entre la fin de mars et le début d’avril, en Chine, il y a eu le printemps. Les fleurs dans les arbres, la période sakura, le ciel bleu, des températures élevées, alors que pendant ce temps là, au Québec, il y avait des tempêtes de neige. Ici, c’est différent, dès le moi d’avril, on peut faire ce qu’il nous plait.
La nature s'éveille, elle frétille, elle prend le soleil.
Alors pendant cette période, tous les chinois vont dans les parcs, non pas pour bronzer, ici ce n’est pas la mode, mais pour prendre des photos de fleurs. Alors moi, je fais la même chose, je m’intègre ! 
C'est quoi ce rassemblement ? C'est interdit de manifester.
Tout le monde est en train de chanter ! Les chœurs d'homme d'un côté, en face, les chœurs de femmes.
Les jours rallongent. Tout change. La seule permanence, c’est le changement. Pendant que notre planète accompli ces cycles réguliers, le printemps c’est le retour du premier temps, le retour du vivant, du renaissant. Chez les plantes, il y a comme une horloge interne. La plante utilise ses gènes de manières oscillantes. Fabriquée à partir de ces gènes, de très nombreuses protéines, dont la quantité varie en permanence, repassent régulièrement, tout les 24 heures par un minimum puis par un maximum, et ainsi de suite jour après jour. A chaque instant, la quantité de la protéine dépend de la quantité qui a été produite et de la quantité qui a été dégradé, en fonction des oscillations de la production. Des études ont montré qu’une de ces protéines est capable de répondre à la lumière, c’est un photorécepteur. Cette protéine est capable de moduler l’expression d’une autre protéine. Ainsi, plus la journée est longue, et plus la lumière perçue par le photorécepteur sera importante, plus l’amplitude des oscillations de l’autre protéine deviendra importante. Et c’est à partir d’un certain seuil de luminosité, qu’une cascade de réaction va se produire dans la plante, et ainsi entraîner la floraison. Ainsi débute la folie des fleurs.
Cinquante nuances de rose
En chinois, le printemps, c’est 春 (chūn). Ce caractère est formé de la combinaison de plusieurs autres caractères : en haut, il y à 艸 (cǎo), qui représente l'herbe et les plantes, puis 屯 (tún) qui symbolise les pousses et enfin, en bas, 日 (rì), le soleil, le jour. Pour m’entraîner, je fais des pages d’écriture, il y a un ordre à respecter dans la réalisation des traits pour écrire le caractère, sinon, je me fais disputer par mon professeur de chinois.
Il y a quelques semaines, je suis allé à Huairou pour allé voir une amie. C’est à une cinquantaine de km au nord de Pékin, il y a le campus de l’University of Chinese Academy of Science, mais aussi la grande muraille et des petites montagnes.
En route pour les gorges du Dragon
Entre autre, nous sommes allés au QīngLóng gorge, 青龙, les gorges du dragon azur. De plus, ça tombe bien, dans la mythologie, le dragon azur symbolise le printemps. Il y a un grand lac, un réservoir formé par un barrage construit en 1972. Gravé sur les parois de la montagne, il y a le caractère du dragon, à plusieurs endroits. Tout autour, nous pouvons aussi apercevoir des traces de la Grande muraille.
La dernière photo pour la route, c'est l'université donc, et dans le fond, il y a la Grande muraille.

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