Le jour où j'ai visité un village de pierre chinois

Parfois j’ai besoin de m’évader de la grande ville, j’ai besoin d’espace et de partir à la découverte de nouveaux paysages. Ainsi, le temps d’un weekend, j’aime aller à la campagne et découvrir la Chine rurale, la Chine profonde. Pour cela, il faut sortir de Beijing afin de rejoindre la province du Hebei. Malgré sa proximité avec Beijing, cette province n’est pas particulièrement prospère, avec de grandes régions dévolues au secteur agricole. C’est aussi une province connue pour sa forte pollution.
Ainsi, je suis allé visiter le village de pierre Yujiacun, 于家村. C’est toute une expédition, pour m’y rendre, je dois prendre le train pour Shijiazhuang 石家庄, c’est une grosse ville. Il faut un peu planifier son voyage en terme de transport avant de partir, je veux dire qu’il est judicieux d’avoir avec soi les destinations de toutes les étapes en caractère chinois ce qui peut aider grandement de rejoindre la bonne place. Car depuis la gare des trains, il faut ensuite prendre un bus direction la gare routière. De là, je dois trouver un bus qui m’emmène jusqu’à Jingxing 井陉. C’est une petite ville provinciale que j’ai bien aimé. Elle a un côté un peu délabré et on est loin de la propreté de Beijing, mais il y a du monde, c’est animé, une ambiance particulière. Il y a une rivière qui semble asséchée qui traverse la ville, mais pour quelques raisons, cela me rappelle la ville de Vienne, dans l’Isère, avec son penchant vielle ville industrielle un peu austère.
Jingxing
Je dois ensuite prendre un minibus qui s’enfonce dans la campagne, sur des chemins chaotiques, et demander au chauffeur qu’il me dépose au bon endroit. Je suis le seul à descendre ici.
Me voilà donc enfin à Yujiacun, la pierre domine effectivement, le village a été fondé il y a 500 ans, par le petit fils de Yu Qian, un ministre de la défense de la dynastie Ming. Depuis, c’est un village clanique, en effet, la majorité des 1600 habitants portent tous le même nom de famille Yu. Quelques maisons plus récentes se sont construites autour, mais le cœur du village est bel et bien d’origine, les maisons, les murs et les pavés en pierre sont restés authentiques. De plus, à l’inverse de Cuandixia qui est tout de même un peu touristique, ici, l’atmosphère est vraiment paisible et pas du tout touristique, les habitants sont des fermiers, des éleveurs. Malgré que le village soit mentionné dans le lonely planet, peu de visiteurs semblent venir ici.
Je peux me promener tranquillement dans le village, il y a des enfants qui me poursuivent, un peu intrigué de voir quelqu’un avec une drôle de tête d’occidental. Une des curiosités du village, c’est le pavillon Qingliangge. C’est un espèce de temple qui aurait été construit en 1581 par un villageois. Mais sa particularité c’est qu'il fut construit sans aucunes fondations, il s'élève par l’accumulation de grosses pierres de tailles différentes, ce qui indique que le villageois en question était un amateur, peut être un doux rêveur à la manière du Facteur Cheval. A l'intérieur, c'est un espèce de temple, avec des divinités taoïstes.
Pavillon Qingliangge
A l'intérieur du pavillon Qingliangge
Il y a même une vache. Ce n'est pas si courant dans ce pays où ils ne mangent pas de fromages... C'est bien triste d'ailleurs.
Afin de passer la nuit, je demande si je peux dormir quelque part (Shuìjiào 睡觉) et je trouve une place dans une maison au cœur du village. C’est spartiate, le lit n’est pas très confortable, en fait, il n’y a pas de matelas ! C’est un grand lit traditionnel, on peut dormir à plusieurs dedans si on veut ! Mais c’est rudimentaire ! C'est pas grave du tout, je peux dormir au calme. Le lendemain, je marche autour du village, dans la campagne, il y a des oiseaux et des écureuils et malgré la pluie qui arrive, je suis content de ce bol d'air champêtre.

Commentaires

mamie a dit…
tu n'as peur de rien on t'embrasse