Je poursuis ma route en Suisse, je traverse le canton du Valais d’ouest en est, par la vallée, dans le sens inverse du courant du Rhône. La vallée est encaissée par les montagnes, de part et d’autre. Ce qui est rigolo, c’est que le versant exposé au sud est totalement colonisé par des vignes. Dans le creux de la vallée, c’est étonnant, il y a plein d’arbres fruitiers. Tout le long de la route, je peux voir « vente d’abricots », puis après quelques kilomètres, les panneaux se transforment en « aprikosen ». J’ai franchi la frontière entre les francophones et les germanophones ! Je n’ai malheureusement pas de photos, je n’ai fait que traverser la région, je voulais aller plus loin, en montagne, pour m’approcher du Mont Cervin (Cervino en italien ou Matterhorn en allemand).
Au début, j’étais un peu inquiet, car le Cervin, je ne le voyais point. Même que le lendemain j’ai fait une randonnée quasiment à l’aveugle, avec une visibilité de quelques mètres. Le paysage était entièrement blanc, c’était la brume, la brouillasse, et même une petite bruine. Bref, je pouvais suivre seulement le chemin à mes pieds… A côté de moi, il y avait peut être une paroi rocheuse escarpé, un ravin abrupte… Je ne pouvais pas le savoir. Et je continuais à monter en me disant qu’au bout d’un moment je serai tellement au-dessus des nuages que je pourrai toucher le ciel, enfin surtout voir du paysage. Mais j’étais trop optimiste, il n’y avait rien, que du blanc laiteux. C’était tellement triste d’être ici, d’avoir marché toutes ces heures pour ne voir aucune montagne… C’est plus tard dans l’après-midi, c’est arrivé d’un coup, le brouillard s’est levé, les nuages se dissipant, laissant entrevoir la belle beauté… Je suis rassuré, je suis effectivement en montagne, je profite un moment du paysage, je fais des photos, je vois un lac superbe, le lac Riffelsee que j’avais certainement longé à l’aller sans me douter qu’il y avait un lac ici. Plus loin, il y a le glacier du Corner. Je regarde en direction du Mont Cervin… Rien… Une grosse couche de nuage qui ne partira jamais. Je me disais que le Mont Cervin allait me faire le syndrome du Denali, alors je suis redescendu à la tente (courage plus que quatre heures de marche) et au lit après un gros plat de pâte à l’huile !
Si les photos vous plaisent, vous pouvez toujours aller ici en attendant.
Commentaires
je profite de ma permission pour me mettre à jour sur tes nouveaux billets et te faire des gros bisous.