Retour vers l’Italie

Si le temps est la condition à priori de tous les phénomènes, il partage de nombreuses caractéristiques avec l’espace. On ne peut s’en retirer, on ne peut l’observer à distance. Toutefois alors qu’il semble facile de voyager dans l’espace, les voyages dans le temps semble bien n’exister que dans les romans et séries de science fiction. Un aller et retour dans l’espace est toujours un aller sans retour dans le temps [1]. Je voulais toutefois ici prendre mon temps justement, pour rassembler, à la fois, ce voyage dans le temps et l’espace le temps d’un article. Au moins la pensée et l’imagination vont nous permettre d’effectuer ce voyage spatio-temporel. Il était temps ! Andiamo ! Pour nous aider, la photographie nous donne une représentation d’un espace à un instant donné, un instantané, plus ou moins objectif de la réalité. Car je peux parfois être un imparfait de l’objectif ! C’était, il y a déjà longtemps, en 2006. J’étais en Italie à l’occasion d’une conférence européenne sur la génomique marine à laquelle je participais. De la prolifération des crépidules aux biomolécules issues des algues en passant par ces fameux micro-organismes extrêmophiles issus des cheminées hydrothermales, je voyageais dans cet espace temporel et biologique à la recherche du gène perdu. Le Vésuve n’était pas loin. Une espèce de grosse butte visible dans l’horizon de Naples. Alors bien sûr, moi je vois une montagne à gravir, alors j’en entreprends l’ascension. Le Vésuve, c’est ce volcan qui a explosé en 79, dans d’autres temps. A l’époque, la cité de Pompéi était à son apogée, puis elle s’est retrouvée là, figée, un arrêt sur image, comme si le temps c’était arrêté. Le temps continue pourtant, mais c’est la ville qui s’est retrouvée engloutie sous les cendres et c’est bien le dynamisme de la ville qui s’est terminée là. L’arrêt net. Telle une grenouille devant sa proie ou une pomme tombée au sol [2].
Avec l’irruption du Vésuve, l'image de Pompéi de ce temps-là a pu être conservée pour la postérité. Mieux vaut aller à la poste hériter qu'à la postérité me direz vous. Poste-et-rité, ça me fait penser à poste de sécurité, un Poste de Sécurité Microbiologique, le PSM, car moi je n’ai jamais travaillé à la poste, mais au labo je suis souvent sur le PSM pour ne pas contaminer mon environnement et mes collègues de travail. Je ne suis pas un imposteur moi ! Et ni un petit facteur d’ailleurs [3]. Mais trêve de digressions. Revenons au fil du sujet, au fil du temps. Ce colloque de biologie marine, en Italie, il y a longtemps. Moi j’y ai rencontré des autres Français. Oui je vous rassure, c’est comme pour les voyages de loisir, dans les conférences internationales, il y a toujours des français dans le coin. Toujours dans les bons coups ces gens là ! Alors nous en avons profité, suite à la semaine de conférence, pour visiter un peu la région ensemble. Ça se fait bien chez les Français, les fameux congés payés ! Napoli, animée et dynamique avec ses innombrables trésors architecturaux, mais aussi ville bruyante et repère du crime organisé, Sorrento, plus tranquille, la ville ou nous étions hébergé, au bord de la Méditerranée. Je me souviens du superbe village coloré de Positano, enchâssé dans un amphithéâtre naturel de pierre sur la côte Amalfitaine. En fait, ils étaient tous beaux ces villages encastrés dans ces falaises tombant à pic dans la Méditerranée. Pour découvrir d’autres paysages somptueux et d’autres villages pittoresques, il y avait aussi les îles. Capri, ce n’est pas fini. La gastronomie excellente. Bref… L’Italie…
Arrivederci !
[1] Étienne Klein, Les Tactiques de Chronos
[2] Si la Reinette est une pomme, la Rainette est une grenouille, toutes deux souvent vertes et arboricoles (sauf tombées à terre)
[3] un petit facteur peut effectivement être un nain posteur

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