Winning the Prairie Gamble

Cette fin de semaine je suis allé visiter le Western Development Museum et j’ai été agréablement surpris. Le musée est une reconstitution d’une rue d’une ville de la Saskatchewan vers 1910. Il est aussi possible de visiter l’intérieur des maisons, aller consulter le médecin et passer voir les fioles de la pharmacie, faire ses courses au General Store, aller à la banque, au garage, à la buanderie ou au Town Office. Meubles et objets d’époque ornementent chacune des maisons et permettent d’imaginer la vie des communautés. Des voitures anciennes, des diligences et des machines à vapeur agricoles sont également exposées. Enfin, l’exposition Winning the Prairie Gamble relate l’histoire de la province. Il y a un peu plus de photos par ici. (pas facile avec le manque de lumière). Alors hop, un peu de culturel pour aujourd’hui.
Avant 1880, la situation était précaire dans l’Ouest canadien. Les Autochtones crèvent de faim dans leurs réserves et les Métis sont spoliés de leurs terres notamment quand le gouvernement canadien achète les territoires de Rupert’s Land (centre du Canada) à la Compagnie de la baie d’Hudson en 1869. Ces Métis (qui sont majoritairement francophone) s’organisent autour de Louis Riel (qui a des ancêtres amérindiens et canadiens français) pour former un gouvernement provisoire. C’est la rébellion de la rivière rouge (dans l’actuel Manitoba). Des incidents accrurent à l’époque les tensions entre Français et Anglais, mais la question fut finalement réglée lorsque la colonie entra dans la Confédération en 1870 sous le nom de Manitoba, plusieurs Métis se déplacèrent vers l’ouest pour conserver leur indépendance et Riel fuit au Montana. Toutefois, la question du partage des terres était au cœur des préoccupations, Riel revint au Canada 10 ans plus tard pour se joindre au soulèvement de la Saskatchewan. Avec l’arrivé des immigrants prenant possession des terres, les Métis voulaient créer un état indépendant et une série de conflits éclatèrent (bataille de fish Creek). Louis Riel sera finalement capturé, condamné pour trahison et pendu par les autorités canadiennes en 1885. Son exécution aura des répercussions et amplifie le nationalisme canadien français. Il a d’ailleurs toujours sa place dans les journaux.
Avec l'arrivée du chemin de fer en 1885 arrivent les immigrants et la population de la Saskatchewan augmente. En 1880, il y avait moins de 1000 non autochtones dans la région, 10 ans plus tard, ils sont plus de 20 000. La découverte de nouvelles variétés de blé propices au climat rigoureux des plaines canadiennes favorisent cette immigration. En 1905, la Saskatchewan entre dans la confédération canadienne, la province compte 1 million d’habitant en 1920. En 1925, la Saskatchewan aurait le revenu moyen par habitant le plus élevé au monde. Mais la crise économique de 1929, suivi d’une période de sécheresse et de mauvaises récoltes change la donne, c’est la Great Depression. Pendant les années 30, érosion et sécheresse entrainaient des tempêtes de poussières (Dust Bowl) dans les grandes plaines des États-Unis et du Canada, détruisant les récoltes. Cette catastrophe aurait pour origine une mauvaise utilisation du labour et cette période marqua l’écologie scientifique nord américaine. Enfin la prospérité revient après 1939, alors que les prix agricoles ont augmenté et que la Saskatchewan est plongée dans l'effort de guerre.
J’espère que vous avez aimé ce voyage à travers le temps, nous nous retrouverons dans un futur qui n’existe pas encore.
D’ici là, voici une petite chanson sur la Saskatchewan, par les Trois Accords (le clip est fait par un amateur).

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