Noël au balcon: une fenêtre sur le monde

Il y a de nombreux proverbes français datant des siècles passés qui sont liés à la météo du type « Noël au balcon, Pâques au tison ». Mais en fait c’est quoi un tison ? Une bûche de Noël qui a brûlée ? Ce dicton populaire indiquerait qu’un Noël doux entraînerait un printemps froid, bien que les statistiques de Météo France montrent que cette corrélation n’existe pas.
A Shenzhen, avec 24°C l’après-midi, nous passerons Noël au balcon et je suis certain que cette douceur va s’accentuer au printemps pour aboutir à un été caniculaire.
Quel temps fera-t-il demain ? Quel est le lien entre le temps qu’il fait et le temps qui passe ? Est-ce que c’est le temps qui passe ou bien la réalité toute entière ? Mais qu’est-ce que le réel ? Et le réel peut-il être copié ?
Cet article, à priori, ne répondra à aucune de ces questions mais mêlera quelques élucubrations sur le temps, l’espace et le réel, le tout en visitant un monde de la copie.

Window of the world

Un weekend, nous avons profité du beau temps pour aller visiter un parc à thème, le Window of the World. Le temps d’une journée, nous avons parcouru le monde entier, bien plus rapidement que Phileas Fogg et Passepartout. Peut être est-ce une métaphore de l’accélération du temps de notre monde moderne, cette fuite en avant avec les nouvelles technologies et les outils de communication qui compressent l’espace et accélèrent le rythme de notre vie. Une métaphore de certains voyageurs qui enchaînent les pays en faisant une course mais ne prennent pas le temps de voir les choses et d’approfondir leur connaissance sur la culture du pays.
A Shenzhen, le parc Window of The World expose des reproductions de lieux contournables et incontournables du monde entier. Ce sont des reproductions en miniature des sites touristiques connues par chacun de nous. Vous savez, la Chine est le pays de la copie !
Avec little miss tiny, c’est sans carte que nous entamons cette expédition, en suivant notre instinct. Il existe diverses manières d’atteindre un même but. Après tout, tous les chemins mènent à Rome. Nous déambulons donc entre le Taj Mahal, les temples khmers du Cambodge, les pyramides égyptiennes et la tour de Pise. Son cœur penche pour l’Empire State Building. Nous prenons pas mal de photos, c’est le genre de place à découvrir en couple pour avoir du fun je crois. Bien sûr, les répliques présentées n’ont pas la splendeur et l’éclat des originaux, mais elles sont photogéniques. C’est rigolo de se balader au milieu de ces doublures et nous pouvons nous laisser aller à la rêverie.
Pendant que les divinités mésopotamiennes côtoient des bouddhas, nous mangeons une glace au milieu des mégalithes de Stonehenge, puis nous allons voir les chutes du Niagara, au bord d’un lac. Au milieu du lac, il y a une île avec des statues en tuf, c’est l’île de Pâques au tison. D’ailleurs, c’est parce que les anciens habitants de l’île se pelaient chaque année à Pâque qu’ils ont brûlé tout le bois de leur île et ont fini par disparaître.
Nous continuons nos allée et venue dans l’espace et dans le temps, le quartier consacré à l’Italie et la Piazza San Marco nous a beaucoup plus. C’est romantique est little miss tiny est enchantée.
L’enchantement nous emmène dans une autre réalité, dans le monde de l’imaginaire. Avec little miss tiny, nous nous racontons les contes de notre enfance, qui ne sont pas les mêmes. C’est en rêvant le long du trajet que nous apparaît le sosie de la petite sirène de Copenhague, elle est pensive sur un rocher. Elle est curieuse et possède un vif désire de savoir. Elle veut savoir ce qu’il y a au-delà de la mer, trouver l’amour et escalader des montagnes.
Nous prenons les chemins de Katmandou qui nous permettent de faire l’ascension du Mont Fuji, prenons sur notre gauche pour arriver à l’un de ces stupas au nom imprononçable de la capitale népalaise. Enfin, après avoir parcouru des milliers de kilomètres, nous arrivons à Rome. C’est là que nous entreprenons l’ascension de la tour Eiffel. Au sommet, sur le balcon, c’est avec délice que nous contemplons les géoglyphes de Nazca et tout le monde qui s’étend sous nos pieds.
En son temps, Jules Verne avait imaginé un tour du monde en 80 jours. C’est souvent le voyage qui sert de trame à ses romans : le voyage géographique, le voyage scientifique, le voyage initiatique ou le voyage d’agrément. A mi-chemin entre imaginaire et science, les machines imaginées par Vernes permettent à ses personnages de se déplacer à travers le monde et l’espace-temps. En ce sens, Vernes, n’est peut-être pas le premier, mais l’un des plus connue ancêtre de la science-fiction. En ce moment je lis beaucoup de romans de science-fiction, à l’intersection entre la science et l’imaginaire, c’est ce qui motive ma vie depuis cette époque lointaine du grand vaisseau à Autanne. Un souvenir d’enfance, comprenne qui peut. Mais la science-fiction, c’est en fait un formidable moyen de se déplacer dans le temps, de faire des expériences de pensée et se dire « t’imagine si ». La science-fiction permet de simuler le futur mais en réalité elle interroge le présent et propose des réflexions sur notre monde.
On assimile souvent le temps au mouvement ou au changement. Est-ce que c’est nous qui bougons ou est-ce le temps qui s’enfuit ?
Le temps passe vite. C’est quelque chose qui m’avait échappé, mais ce blog a maintenant 10 ans ! C’était il y a déjà 10 ans, en 2008, je m’apprêtais à partir pour le Canada, je souhaitais explorer de nouveaux mondes, rencontrer de nouvelles personnes et me confronter à une autre culture. J’avais choisi ce média pour informer ma famille ou mes amis sur mes nouvelles aventures, pour raconter mes pérégrinations. « Partir pour la ramener ». J’avais introduit ce blog en reprenant cette phrase entendue à la radio par Daniel Mermet. « Partir pour la ramener ». « Le voyage, c’est des choses qui existent mais qu’on invente. Des « Là bas » qui n’existent que si j’y suis ».
Je poursuivrai donc l’année prochaine, quand le temps me le permet, à retracer mes passages, mes découvertes et mes explorations, à ouvrir cette fenêtre sur le monde.
D’ici là, je vous souhaite de bonnes fêtes et une belle année.
A bientôt.

Commentaires

bernadette bertaud a dit…
le souvenir du vaisseau m'a fait plaisir bonne année à vous deux on vous aime