La mer, le soleil et la plage à Shenzhen

C'est par là
Après avoir passé tant de temps à Shenzhen, à observer les nouveaux immeubles en construction qui poussent ici et là, à tenter de flâner en se frayant un passage entre le flux permanent de piétons et d’automobiles, à entendre d’une oreille distraite le vacarme de la rue, à rechercher un petit restaurant pour goûter un plat que nous ne connaissons pas, il était temps de changer de décor, d’aller voir de nouveau paysage.
D’après ma carte, Shenzhen, c’est au bord de la mer. Il devrait peut-être y avoir, non loin de là, une plage, des côtes rocheuses déchiquetées par les vagues, une petit crique déserte, loin de l’agitation et du tapage de la grande ville.
Et bien nous avons réussi à trouver, non pas un coin éloigné de tout, de type île déserte, cela serait bien impossible en Chine, mais un site pittoresque, une belle plage de sable blanc, avec une mer bleue sous un ciel bleu. Et cela sera le sujet de l’article d’aujourd’hui.
Le village de Dongchong
J’introduis d’abord le contexte avec un peu de géographie. Pour rejoindre cette plage enchanteresse (oui avec le contraste de Shenzhen, on pourrait s’imaginer à Tahiti !), il faut aller dans la péninsule de Dapeng à l’est de Shenzhen, au nord-est de Hong Kong. La péninsule est recouverte de forêts, de montagnes verdoyantes ; elle a été épargnée par les anglais au moment de l’annexion de Hong Kong, et, pour le moment, il n’y a aucune grande ville.
J'aime bien les cartes !

A l'aventure compagnon : la Quête commence

Nous prenons le bus pour aller tout au Sud de la péninsule, c’est là qu’il y a les plages et des côtes sauvages. Nous prenons d'abord un autocar confortable et climatisé jusqu'a la ville de Dapeng, au nord de la péninsule de Dapeng; puis, un minibus qui nous entraîne jusque vers le sud. Il y a deux villages, éloignés de quelques kilomètre l’un de l’autre, Xichong (à l’ouest) et Dongchong (à l’est). Il y a d'ailleurs deux minibus différents pour s'y rendre.
Nous avons déjà passé deux week-ends dans la péninsule, et nous avons dormi une fois à Xichong, et une autre fois à Dongchong. C’est à Xichong que l’on trouve l’une des plus grandes plages de sable de Chine. Mais c’est aussi le village le plus populaire par rapport à Dongchong qui est moins fréquenté.
L’eau et le sable sont propres, cela me rempli de joie, la place est idéale pour la baignade. Sur la plage, bien sûr il y a du monde, mais ce n’est pas une catastrophe. J’avais déjà vue des photos de foules très denses sur des plages chinoises, et bien rassurez-vous, ce n’est pas le cas. Personne ne porte de masque sur le visage pour se protéger du soleil, mais les parasols et tentes de toutes les couleurs s’invitent effectivement sur le sable, le bronzage n’est en effet pas à la mode en Chine.
Les chinois ne savent pas nager, et Little Miss Tiny ne fait pas exception à la règle. Tous les baigneurs qui pataugent et barbotent dans la mer s’entourent de bouées vertes, roses, bleues, jaunes à tête de canard. Little Miss Tiny se pare d’une belle bouée transparente avec des plumes à l’intérieur, puis nous allons nous baigner dans les vagues. Je tente de lui apprendre à nager, mais elle ne s’aventure pas trop loin, si elle n’a plus pied, elle prend peur.
Je nage la brasse en imitant la grenouille, et lorsque je m’éloigne de quelques mètres de la zone où l’on perd pied, j’ai déjà l’impression d’être un aventurier, un champion olympique de natation, car je suis le seul à aller aussi loin.
Une partie de la plage de Xichong, en fait elle est beaucoup plus grande

La longue marche au sud de Dapeng

Mais sur la presqu’île de Dapeng, il n’y a pas que la baignade pour nous réjouir et nous détendre. Nous avons fait la randonnée en bord de mer, à flanc de falaise, entre Dongchong et Xichong.
Tout d’abord, je dois dire que la balade a été magnifique, mais exténuante. Plus difficile que ce que j’avais expecté, imaginé. En fait, le paysage est littéralement à couper le souffle, c’est tout haletant, à la merci des éléments, sous un soleil de plomb que nous sommes parvenu à terminer cette randonnée.
La balade est exigeante, et il faut compter une journée pour rejoindre Xichong à partir de Dongchong. Il faut parfois escalader des falaises escarpées à l’aide d’une mince corde, puis sur les zones rocheuses du bord de mer, la marche est difficile à cause des rochers et galets de toutes formes qui défilent sous nos pieds.
Mais nous étions vraiment chanceux, le ciel était d’un bleu éclatant, la mer claire et turquoise. C’était le mois de juin, et avec ce soleil brillant, la température était particulièrement chaude. Nous avons pique-niqué à l’ombre d’un rocher, mis les pieds dans l’eau quand on le pouvait, mais surtout, nous en avons pris plein les yeux. Le sentier, mais je devrais plutôt dire le trajet, car il n’y pas de sentier, il faut marcher sur les rochers ; le trajet donc, longe tantôt la mer au plus près et tantôt sur les hauteurs de la falaise, ce qui permet d’avoir une vision d’ensemble. C’est vraiment très jolie, cette zone où la mer rencontre la terre, ce bleu qui rencontre le vert avec cet espace rocheux intermédiaire, cette partie d’entre deux qui sépare et rapproche à la fois les éléments.
C’est dans cette zone intermédiaire que nous avons pris les photos au début de la randonnée, lorsque nous étions frais et enthousiaste, car ensuite, la fatigue m’a rendu paresseux et Little Miss Tiny est devenu toute transpirante, le visage banc, harassé et tout couvert de sel.
C’est épuisé mais exalté que nous sommes arrivés. Nous nous sommes trainés jusqu’au premier restaurant à proximité, nous nous sommes goinfrés de riz et de nouilles, puis nous avons rampé jusqu’à notre auberge pour passer une nuit reposante malgré la dureté du matelas.
Ici ils disent attention aux requins !
Nous avons récidivé un weekend de septembre, mais avec une marche moins longue et une pause pique-nique de longue durée, au bord de l’eau, à l’ombre d’un abri-sous-roche. Little Miss Tiny c’était acheté un sac à dos isotherme pour l’occasion et nous étions tout heureux de l’emporter, afin de nous désaltérer d’une eau très fraiche et nous remplir la panse d’un sandwich au pâté rapporté de France.
Nous continuons maintenant notre chemin vers de nouvelles aventures. "Je ne poursuis pas mon chemin, c'est mon chemin qui me poursuit" écrit Jules Verne.

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