Vue depuis l'un des appartements que nous avons visité |
Depuis le mois de mai, j’habite à Shenzhen. Après les derniers repas d’adieux avec les amis, la dernière balade dans le Bund sur les rives de la rivière Huangpu, j’ai dit aurevoir à Shanghai qui m’a accueilli pendant ces trois dernières années.
Derniers jours à Shanghai : un bon resto avec une décoration traditionnelle et des musiciens |
Depuis Shanghai, il a fallu gérer le déménagement, heureusement, j’avais little miss tiny pour m’aider. J’avais quelques trucs à gérer avec la banque, le téléphone, l’état des lieux à Shanghai, puis le déménagement en lui-même. Tout ce fait par l’intermédiaire de wechat, l’application sur le téléphone, et un jour un camion et venu charger toutes mes affaires pour les transporter à Shenzhen, un peu plus au sud.
Le jour du départ
Nous avons rendu les clefs de ma chambre puis nous prenons le train de nuit pour effectuer les 1500 km qui séparent les deux villes. Le départ est à 20:00h, nous prenons place dans un espace de tgv couchette, blanc et flambant neuf. Le train s’élance, le trajet se passe sans heurt. Le mouvement est comme rien disait Galilée en signifiant qu’on ne peut distinguer un mouvement à vitesse uniforme de l’immobilité. Ce principe nous permet de passer une bonne nuit sans nous apercevoir que nous traversons plusieurs provinces chinoises.
Nous embarquons dans le train |
A 6:35 du matin, nous arrivons à la gare de Shenzhen, à moins que ce soit la gare de Shenzhen qui s’arrêta à notre train, en effet, en termes de principe de relativité, cela est la même chose. Shenzhen bei zhan daole nous indique un signal sonore nous signifiant que nous sommes arrivés à la gare de Shenzhen nord. Il n’y avait aucun message préalable et nous sommes surpris de nous réveiller et d’apercevoir que le train est déjà arrivé, à l’arrêt à la gare. Le train est allé trop vite, nous aurions bien dormi un peu plus longtemps. Pas le temps de se laver ou de faire pipi, nous enfilons nos chaussures, récupérons nos valises cachées sous les banquettes, et nous voilà sur le quai, les yeux encore remplis de sommeil. En plus, en sortant du train, nous avons l’impression de pénétrer dans une étuve, chaud et humide, bienvenue à Shenzhen.
Pour rejoindre l’hôtel, little miss tiny demande à didi, ici c’est l’équivalent de Uber, tout se fait par le téléphone portable et wechat pour retrouver le chauffeur autour de cette gare géante. Nous suivons les recommandations du téléphone pour sortir de ce labyrinthe, à la merci du GPS, nous déambulons dans des souterrains, descendons encore un escalier pour remonter la minute suivante, bifurquons dans des couloirs. Nous tentons de nous orienter, demandons conseil à un vigile, rebroussons chemin pour mieux nous perdre, remontons à la surface et rejoignons une petite ruelle où nous attendais notre chauffeur qui se demandait bien ce qu’on pouvait faire pendant tout ce temps.
Nous arrivons donc à l’hôtel de bonne heure et de bonne humeur, une chambre est libre, mais nous avons le temps de déjeuner pendant que la femme de ménage termine le nettoyage.
Comment nous avons trouver un appartement
Puis nous commençons les recherches pour l’appartement autour du Shenzhen People's Hospital où je vais travailler. Il y a plusieurs sites internet pour trouver des logements en location. J’aime bien, j’ai passé toute la matinée à me balader sur la carte virtuelle de Shenzhen, à cliquer sur des immeubles, il y a l’année de construction, le standing, et les appartements disponibles, des photos, la surface, les prix bien sûr. Il y a la photo de la personne qu’on peut contacter en cliquant sur sa tête et l’après-midi, nous avions rendez-vous pour nos premières visites.
Nous avons en fait passé trois jours à faire que des visites d’appartements, des mignons, des poussiéreux, des décrépis et des tous pourris.
Parfois il y a des annonces alléchantes, un bel appartement au tarif raisonnable, mais bien sûr, sur place, cet appartement n’est pas disponible et il y en a d’autres à visiter : certains au même prix, mais sales et insalubres, d’autres plus jolis mais aussi beaucoup plus chers. Les immeubles à Shenzhen sont le plus souvent vétustes, même si la ville est récente. Parfois, l’appartement serait complètement à refaire des murs au plafond, tandis que dans d’autres cas il suffirait d’un petit coup de peinture pour le rafraîchir un peu.
Souvent c’est la cuisine qui est vraiment décevante, il y a une espèce de paillasse carrelé avec… ben avec rien en fait. Juste un espèce de trou avec un point d’eau. Les toilettes sont aussi souvent rustiques, le genre toilettes à la turque (faudrait-il dire à la chinoise ?), permettant de faire ces besoins en position accroupie. Mais en lisant un roman c’est moins agréable et même little miss tiny, qui est chinoise, préfère plus de confort.
Exemple de site internet avec lequel je me suis amusé quelques jours |
Assez souvent, les appartements en location sont entièrement meublés, même si la qualité n’est pas toujours au rendez-vous. C’est plutôt pratique si on ne veut pas se trimballer partout ses meubles, mais ça peut être frustrant si on n’aime pas la déco. Nous avons visité un appart plutôt rigolo, « girly », avec des cœurs, du papier peint et des rideaux roses, des meubles molletonnés ou capitonnés avec hello kitty en relief.
Nous avons aussi pu contempler des vues étonnantes, avec les grandes tours de Shenzhen, au-delà du 20e étage, on en prend plein les yeux. Au début, je ne voulais pas habiter dans une de ces grandes tours, et puis ce n’est pas pratique, aux heures de pointe, il faut faire la queue pour prendre l’ascenseur et rentrer chez soi. Par contre, le point de vue sur la ville, c’est quand même sympa.
Finalement nous avons fait notre choix, nous signons le bail avec l’agence et payons un mois d’avance ; mais une heure plus tard, l’agence nous rappelle en s’excusant car le propriétaire ne souhaite pas d’étranger dans son appartement. Une discrimination auquel je ne suis pas habitué et qui a mis little miss tiny très en colère. Nous avons donc choisi d’emménager dans notre choix numéro 2, un appartement plus petit mais moins cher et qui a été rénové.
Il y a beaucoup de rangement et une bibliothèque dans laquelle je peux mettre mes livres. Nous sommes au septième étage, la vue est ainsi moins exceptionnel. Nous avons deux chambres, la deuxième chambre nous sert de pièce pour la musique et aussi pour faire sécher le linge. De plus, il y a un tableau noir que nous utilisons maintenant pour les leçons de chinois, un jour sur deux, et les leçons de français, tous les deux jours, ces expressions étant tout à fait interchangeables.
En Chine, en général, le loyer se paie tous les trois mois. Ainsi, au début, il vaut mieux avoir quelques économies pour payer trois mois de loyers d’avance en plus d’un mois de loyer pour la caution. Une somme énorme ! Pour le transfert, tout se fait par une application avec le téléphone portable.
La vue sur la rue et les immeubles en face depuis notre salon. |
Nous avons nos clés, nous pouvons commencer le nettoyage pour nous installer. Nous sommes chanceux, le locataire précédent devait prendre soin de la place, car ici, c’est comme au Canada mais à l’inverse de la France, ce n’est pas le locataire précédent qui nettoie avant de partir, mais le nouvel arrivant qui nettoie la crasse de l’occupant antérieur.
Le jour suivant, mes affaires arrivent de Shanghai. La compagnie se charge de mener le camion jusqu’à l’immeuble où nous habitons, mais pas de transporter nos affaires jusqu’à l’appartement à moins de dépenser une somme exorbitante. J’ai un piano électronique et c’est trop lourd, je ne peux pas le transporter par moi-même, et aussi les livres ça fait du poids ; mais little miss tiny trouve une personne dans la rue qui, en échange d’un modeste billet, va nous aider à transporter tous les cartons jusqu’à notre logement.
Pour fêter notre arrivé, little miss tiny à préparé des 饺子 ou jiǎozi (les dumplings). Au passage, j'ai pris quelques cours de cuisine, les mélanges, la cuisson, l'alchimie des ingrédients, des goûts et des saveurs. Cuisiner, pour moi, c'est un peu comme une expérience de biochimie. Mais à la fin, on peut manger ! Bon appétit bien sûr !
Après la recherche d’appartement, little miss tiny s’est lancée dans la recherche d’un nouveau travail. Le soir, après une journée à avoir pianoté sur son ordinateur, fait le tour des annonces d’offres d’emploi et envoyé son CV, elle me dit qu’elle va passer une entrevue le lendemain. Little miss tiny est plutôt efficace. Finalement, le poste ne correspondait pas vraiment à ses attentes, mais après une semaine de recherche, elle signe son contrat d’embauche avec une entreprise qui lui plait. Apparemment Shenzhen ne connaît pas le concept de chômage ou de crise de l’emploi.
Nous sommes maintenant bien installés et prenons nos repères, nos petites habitudes dans le quartier. Depuis le mois de juin, c’est la saison des pluies et des typhons. Pour aller au travail, il faut prendre des bottes colorées ou des sandales de plage en plastique, ce qui donne un peu l’impression de partir à la pêche. Il pleut des trombes d’eau, les rues se transforment en petites rivières, mais le temps peut changer rapidement, quelques heures plus tard le soleil donne une jolie couleur à l’asphalte humide et aux arbres tropicaux longeant les rues.
C'est l'heure d'aller au travail |
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