J’ai passé une courte nuit, à 3h30, j’arpente les rues de Mandalay dans la pénombre pour me rendre à la gare. En effet, mon train doit partir à 4h du matin. La gare n’étant pas très grande, je trouve le bon quai ou m’attend un vieux train de couleur ocre, je prends quelques photos et je m’installe à ma place. Même si aucun système informatique n’est présent à la gare, les places sont numérotées. Je m’installe à côté d’une vieille dame assise en tailleur, je sens qu’elle fait un peu la moue, sans doute espérait-elle profiter des deux places pendant tout le trajet. Je m’assois donc sur la banquette en plastique qui est bleu mais qui est également dure. Le wagon est remplie de birmans de tous les âges, mais aussi des indiens. On m’apprendra plus tard qu’il y a un festival hindou dans une autre ville le lendemain. Pour l’instant, tout le monde est un peu endormi, plus tard, le wagon devrait être plus animé. Le trajet doit durer 11 heures.
Le train part à l’heure, tout doucement dans la nuit, il s’échappe de la ville pour voguer vers d’autres horizons. A l’aurore, le train s’arrête dans une toute petite gare. Il fait encore froid et la brume est épaisse. Je vais toutefois me dégourdir les jambes sur le quai car il s’agit là d’un des nombreux arrêts tout au long du trajet. A toutes les fois, le train s’arrête au moins 10 minutes ce qui me permet d’aller faire un tour sur le quai et m’imprégner de l’ambiance. Mais là, il y a une juste une fille qui discute avec son amie à la fenêtre du train, puis elle me fait un grand sourire. Le train siffle un peu avant de partir ce qui me permet de grimper dans le wagon et rejoindre ma place au bon moment.
Par moment, le train secoue dans tous les sens, ça tangue, ça brimballe, ça branle, parfois, ça tape les fesses sur le siège en plastique, et c’est assez impressionnant de voir le wagon d’à côté qui se dandine et penche dans le sens opposé du notre. Le train rebondit et valse sur la voie ferrée, j’ai l’impression d’être sur un bateau, en pleine tempête sur une mer agitée. Le train titube et chaque wagon adopte son propre oscillement. Mais toutefois, en raison de la vétusté des voies, le train ne va jamais très vite.
Depuis que le soleil est levé, il fait maintenant plus chaud, mais comme il n’y a pas de vitre aux fenêtres du train, cette ventilation naturelle est agréable.
Le paysage le long du trajet est plutôt bucolique et vallonné. Des scènes rurales du quotidien défilent devant mes yeux, d’abord ce sont des petits villages ; au passage du train, les enfants agitent leurs mains pour nous saluer ; puis ce sont des champs et des paysans qui labourent avec des chars à bœufs. Le panorama est en damier, entre des parties verdoyantes qui contraste avec la terre rouge des champs non cultivés. De temps en temps c’est une pagode qui pointe le bout de son nez. Peut être est-ce pour cela que le train s’incline au passage. Ensuite c’est dans une forêt profonde que nous pénétrons. Le train se faufile dans la végétation au plus près des arbres, mais… Aïl, voilà qu’une branche me tape sur le coin du nez, il vaut mieux que je rentre ma tête. Quelques feuilles arrachées et des grains de pollen pénètrent à l’intérieur du wagon et se joignent à la danse ambiante.
Le paysage le long du trajet est plutôt bucolique et vallonné. Des scènes rurales du quotidien défilent devant mes yeux, d’abord ce sont des petits villages ; au passage du train, les enfants agitent leurs mains pour nous saluer ; puis ce sont des champs et des paysans qui labourent avec des chars à bœufs. Le panorama est en damier, entre des parties verdoyantes qui contraste avec la terre rouge des champs non cultivés. De temps en temps c’est une pagode qui pointe le bout de son nez. Peut être est-ce pour cela que le train s’incline au passage. Ensuite c’est dans une forêt profonde que nous pénétrons. Le train se faufile dans la végétation au plus près des arbres, mais… Aïl, voilà qu’une branche me tape sur le coin du nez, il vaut mieux que je rentre ma tête. Quelques feuilles arrachées et des grains de pollen pénètrent à l’intérieur du wagon et se joignent à la danse ambiante.
Après un virage, le train se met à dodeliner, ma voisine tente de dormir, toute ballotée sur son siège. Puis le train ralentie, il freine dans un bruit de crissement métallique, et s’arrête une fois de plus dans une petite gare.
A chaque arrêt, je descends faire un tour sur le quai, c’est tout le temps très animé. En effet, il y a un train par jour, dans chaque sens, qui s’arrête dans tous les villages et les habitants en profitent pour vendre des marchandises, des fruits, des légumes ou autres collations aux passagers. Ce sont surtout des femmes, elles portent pour la plupart tout ce qui est possible sur leur tête. Un petit coussinet en tissu leur apporte vraisemblablement plus de confort ou améliore l’équilibre. Une petite dame me propose même du café, c’est du café en poudre, elle a son petit sac avec des gobelets en carton et dans son autre main, c’est une grosse cruche remplie d’eau bouillante. Je peux aussi manger chaud et acheter des nouilles.
Il arrive bientôt ce train? |
Un train pas comme les autres |
Moi je m'en fou, j'ai presque tout vendu |
Qui m'aide à ranger tous mes bagages? |
De l’autre côté du couloir, il y a quatre mamies qui discutent en préparant à manger. Elles ont apportés un sac avec du riz blanc cuit qu’elles se partagent. Elles mélangent ça avec un petit mijoté de légume en sauce que j’imagine l’une d’elle a préparé la veille. Elles sont rigolotes, couvertes de vieux gilets, et une écharpe leur entourant la tête. Au mois de février et avec l’altitude, il fait moins de 30°C, et pour ces dames c’est déjà presque la Sibérie ! Dans le wagon d’à côté, j’ai même vue une autre dame qui cuisinait, elle épluchait ses légumes et préparait sa popote.
Le train serpente maintenant sur les voies en lacet au sein d’un paysage qui est devenue montagneux. Le train entame une descente, freine et crisse tout ce qu’il peut, et après un tournant, j’aperçois le viaduc de Gokteik. Le train s’engage sur le pont à une vitesse de papi, les voyageurs retiennent leur souffle et les plus curieux sortent la tête par la fenêtre pour regarder en bas. C’est un pont métallique de 100 mètres de haut qui enjambe un ravin au fond duquel coule une rivière. Le pont a été construit en 1899 puis ouvert en 1901, à l’époque de la colonisation par les anglais. L’ensemble est assez vertigineux.
On veut de la pastèque! |
Plus tard, le train arrive à Hsipaw étonnamment à l’heure prévue. A la gare, un rabatteur me propose un logement et je le suis. La chambre est juste au bord de la route, un peu bruyante avec le passage des mobylettes, mais pas chère du tout. Je dépose mon gros sac et m’en vais faire le tour du coin avant la tombée de la nuit.
Que vais-je découvrir ?
A bientôt.
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