Entre mars et novembre 1917, la Russie passe de la monarchie au communisme bolchevik. Le monde bascule, et pour certains historiens, le XXe siècle commence en 1917. Karl Marx et Friedrich Engels avaient imaginé une révolution dès les années 1880, et, en 1917, la Russie était sous un régime autocratique et autoritaire, et si les industries florissaient, la prospérité du pays ne profitait pas à la population. C’est la lassitude de la première guerre mondiale ainsi qu’un hiver rigoureux, entraînant crise sociale, pénuries et hausse des prix, qui sont à l’origine de cette révolution. Plusieurs courants politiques s’organisent, mais ce sont les bolcheviks qui finissent par triompher.
Bien que Saint-Pétersbourg (Petrograd) soit la ville majeure de la dynamique sociale et politique de cette époque, cent ans plus tard, c’est en arpentant les rues de Moscou que je découvre la Russie pour la première fois.
Le Musée d'Histoire et les Portes de la Résurrection |
Comme je l’avais laissé entendre lors du précédent article, je me suis rendu sur la célèbre place rouge. Le rouge peut symboliser la puissance, le pouvoir, c’est aussi le feu, la chaleur, c’est la couleur du sang. En Chine, c’est le symbole du bonheur, de la joie, de la vitalité et de la vie. Mais c’est aussi la couleur du communisme. Et pourtant, le nom de la place rouge n’a rien à voir avec le communisme, ni même avec les bâtiments en brique rouge bordant la place. Le nom ancien de la place en russe, Красная, signifie beau, mais dans son sens ancien, c’est rouge. En fait, c’est la belle place.
L'imposant musée d'histoire |
Lorsque j’y suis allé, la place était très encombrée par des travaux d’installation de mise en place de tribunes et de podium, en vue d’un spectacle prévue dans les semaines suivantes. Je n’avais donc pas de vue d’ensemble dégagée. Il y avait aussi de nombreux touristes profitant de cette belle journée ensoleillée pour se pavaner sur les lieux. En effet, c’est the place to be. Un condensé des sites d’intérêt de Moscou se trouve tout autour. La place est bordée d’un côté par les remparts du kremlin, et de l’autre côté, c’est le goum.
Le goum, c’est un bâtiment de la fin du XIXe siècle, qui était à l’époque le plus grand centre commercial du monde. Le bâtiment fut nationalisé par les bolcheviks, mais redevient un grand magasin à partir de 1953. Aujourd’hui, à l’intérieur, ce sont essentiellement des boutiques de luxe et des épiceries fines. A l’intérieur, des ponts relient les étages d’un côté à un autre, et au plafond, c’est une grande verrière qui recouvre le bâtiment. Et la nuit, c’est encore mieux, ce sont des milliers d’ampoules qui illuminent la façade et je m’imagine à l’époque de la fée électricité.
Le goum, c’est un bâtiment de la fin du XIXe siècle, qui était à l’époque le plus grand centre commercial du monde. Le bâtiment fut nationalisé par les bolcheviks, mais redevient un grand magasin à partir de 1953. Aujourd’hui, à l’intérieur, ce sont essentiellement des boutiques de luxe et des épiceries fines. A l’intérieur, des ponts relient les étages d’un côté à un autre, et au plafond, c’est une grande verrière qui recouvre le bâtiment. Et la nuit, c’est encore mieux, ce sont des milliers d’ampoules qui illuminent la façade et je m’imagine à l’époque de la fée électricité.
La cathédrale de St Basile |
Au bout de la place, c’est l’un des bâtiments les plus célèbres de la Russie quand j’étais petit, et que je pensais à la Russie, dans ma tête, c’est ce bâtiment que j’imaginais. Il est de toutes les couleurs, avec des formes géométriques, un peu psychédélique, il a une forme de grosse pâtisserie, avec des tourelles surmontées d’une grosse glace à la crème, à moins que ce ne soit un oignon. C’est la Cathédrale St. Basile le Bienheureux, dans le style orthodoxe, dont la construction a été ordonnée par Ivan le Terrible en 1552, suite à sa victoire sur les Tatars. Basile, quant à lui, c’était un illuminé de l’époque qui passait toute ses journées à poil. Aujourd’hui, la cathédrale est un musée, et du coup c’est la seule église où il est autorisé de faire des photos à l’intérieur. Il y a de jolis fresques et peintures colorées. En levant la tête au ciel, sous les coupoles, c’est la grosse tête de jésus qui me dévisage avec un regard triste et fatigué, le pauvre à des poches sous les yeux.
Exemple de l'intérieur de la Cathédrale St Basile |
A l’autre extrémité de la place, le grand bâtiment en brique rouge, c’est le musée d’histoire de la Russie. Le bâtiment n’est pas très ancien puisqu’il date lui aussi de la fin du XIXe siècle. J’ai trouvé le musée intéressant, même si la plupart des informations sont en russe, les collections reflètent bien l’étendue du pays, dans l’espace et dans le temps, avec des objets de la préhistoire, puis des différentes civilisations, des différents peuples, de l’est et de l’ouest, les peuples nomades des steppes, les vikings, les russes médiévaux, les tatars et toutes sortes d’œuvre d’art sous les différentes dynasties de tsars.
A côté du grand musée, il y a les Portes de la Résurrection, qui permettent d’accéder à la place. Elles sont surmontées de deux tours, couvertes chacune d’un chapeau conique du plus bel effet. Les portes avaient été détruites sous Staline en 1931, puis reconstruites en 1994.
Il y a une autre cathédrale sur la place rouge, celle de Kazan, toute de rose et de blanc vêtue. Elle a également été détruite en 1936, puis reconstruite en 1990.
Il y a une autre cathédrale sur la place rouge, celle de Kazan, toute de rose et de blanc vêtue. Elle a également été détruite en 1936, puis reconstruite en 1990.
Le fleuve Moskova, les remparts et les tours du Kremlin |
Le kremlin (Кремль) est donc lui aussi à quelques pas de la place rouge. Depuis des siècles, c’est le centre du pouvoir, tant politique que spirituel, de la Russie. Le kremlin a en effet été la résidence officielle des tsars, puis des dirigeants de l’union soviétique et encore aujourd’hui, c’est le lieu de travail et de résidence de Poutine. Néanmoins, d’après les services de renseignement KéGBéqois, il n’y a aucun rapport avec le plat du même nom. Quelques bâtiments à l’intérieur de l’enceinte du kremlin sont ouverts au public, les autres étant férocement bien gardés. L’architecture des palais, dans le style russe, a aussi une influence de la renaissance italienne.
Sur la place des Cathédrales |
Au cœur du Kremlin, il y a la place des cathédrales qui m’a beaucoup plu. Ce sont des édifices médiévaux, mais si l’extérieur peut paraître austère, en comparaison des cathédrales gothiques européennes, l’intérieur est remarquable par la richesse de ces décorations, les couleurs, les peintures murales anciennes, les fresques et iconostase. Même un païen et matérialiste comme moi est époustouflé par la beauté des lieux. La cathédrale de la Dormition date à l’origine de 1326, sous Ivan Ier, mais a été reconstruite le siècle suivant alors qu’elle s’était effondrée. En 1547, Ivan le Terrible y est sacré empereur, puis en 1613, le premier des Romanov.
Je continue de tourner autour de la place. La cathédrale de l'Archange-Saint-Michel est édifiée en 1505, à la place d’anciens sanctuaires. C’est la nécropole des tsars et grands-princes de Moscou, de 1246 à 1730. A côté, également plaisante à visiter, c’est la cathédrale de l'Annonciation, édifiée en 1485. Pour terminer, il y a le clocher d'Ivan le Grand, construit en 1505, mais qui n’était pas accessible à la visite le jour où j’y suis allé.
Je poursuis ma visite à travers la ville. Quand je déambule au hasard dans les rues de Moscou, j’ai rencontré de très nombreux hommes-sandwich, je veux parler de la pratique publicitaire qui consiste à porter sur la poitrine et sur le dos des pancartes. Certains ont des déguisements originaux, et parfois ce sont de véritables hommes- ou femmes-peluche.
Avec son oiseau sur la tête, Marx se demande si tout cela s'accorde bien avec le socialisme.
Je poursuis ma visite à travers la ville. Quand je déambule au hasard dans les rues de Moscou, j’ai rencontré de très nombreux hommes-sandwich, je veux parler de la pratique publicitaire qui consiste à porter sur la poitrine et sur le dos des pancartes. Certains ont des déguisements originaux, et parfois ce sont de véritables hommes- ou femmes-peluche.
Avec son oiseau sur la tête, Marx se demande si tout cela s'accorde bien avec le socialisme.
Entre les visites culturelles, et la marche dans les rues, quand mon estomac le demandait, j’en ai profité pour découvrir la gastronomie locale. La cuisine russe, cela existe ? Pour les russes, ce qui compte, c’est bien boire n’est ce pas. Mais pour accompagner la vodka, il y a les zakouski, ce sont comme des hors-d’œuvre, ou des entrées. Comme j’étais tout seul, je suis allé manger dans des restaurants pas chers. Mais en dehors de l’aire touristique autour de la place rouge, la plupart des menus sont écrits en cyrillique. Mais comme sur le visa dans mon passeport, il y a la traduction de mon nom en cyrillique, cela me permet un peu de décrypter cet alphabet. Mais revenons à la cuisine russe. Le vareniki et le pelmeni, en fait c’est comme des raviolis chinois : il y en a à la viande ou aux légumes, bouilli à l’eau ou bien grillé. J’en mangeais le soir, accompagné d’une bière qui n’était pas mauvaise. Le bortsch, c’est une soupe avec de la betterave et du chou. J’ai aussi testé l’okroshka, une soupe froide préparé avec des morceaux de légumes et de saucisses, des herbes aromatiques et je dois verser sur le dessus un liquide, du kvas ou kéfir au choix, moi c’est le kvas que j’ai choisi, car en réalité, je n’avais aucune idée de ce que c’était. En fait, c’est une boisson fermentée, mais très peu alcoolisée. D’ailleurs, pour les russes, ce n’est pas considéré comme un alcool.
Qu'est ce qu'on mange ? L'okroshka, avant et après l'ajout du kvas. |
Par ailleurs, dans mes pérégrinations, je suis aussi tombé sur Bob l’éponge, et je suis allé manger un burger au Krusty krab. L’intérieur est très coloré, tout le monde était là, Bob, Patrick Étoile de mer et les autres. Je m’assoie sur un tonneau, et au milieu du resto, il y a un ananas géant. Et le burger, un peu comme la cuisine russe à laquelle j’ai goûté, il n'était pas terrible.
J’aimais bien me balader dans les rues le soir. A cette époque de l’année, elles sont très animées, et les façades des bâtiments d’architecture russe sont joliment éclairées. Le fameux théâtre Bolchoï a été construit en 1825 et présente depuis opéras et ballet, et parfois des premières représentations comme Le Lac des cygnes de Tchaïkovski en 1877, ou des compositions de Rachmaninov. Il a été entièrement rénové en 2011, mais malheureusement, je ne l’ai pas visité.
L'une des sept sœurs, les gratte-ciels de Moscou |
Le théâtre Bolchoï |
Un peu plus au sud de Moscou, je suis allé à Kolomenskoïe, c'est un grand parc. Bien sûr au milieu du parc il y a des églises orthodoxes. L'église de l'Ascension date de 1532, mais j’ai surtout aimé le cadre verdoyant, il y a de la forêt, et aussi un grand verger de pommier. Une légère brise dans le feuillage des pommiers apportaient une ambiance un peu féerique et poétique. J’ai goûté une pomme, elle n’était pas empoisonnée, mais pas assez mûre. Il y a aussi un immense palais d’été en bois, comme dans les contes de fées, construit sous un tsar du XVIIe siècle, puis abandonné mais reconstruit plus tard.
Le parc Kolomenskoïe |
Puis j’ai fait également une expédition au marché Izmailovsky, je dis expédition car il y a un long trajet en métro pour y aller. Il y a un marché aux puces, des vieux bidules et des trucs super kitsch, et également un marché aux souvenirs avec des poupées russes en pagaille. Puis il y a cette construction très colorée, l’autre kremlin, dans un style russe un peu walt disney, une genre de parc d’attraction, en partie à l’abandon.
Le marché Izmailovsky |
Par ici toutes les photos de cette excursion à Moscou.
Je terminerai cet article par une gare. La gare symbolise le point de départ vers le lointain, elle stimule l’imagination du voyageur, c'est une ode au voyage. Et depuis cette gare, il est possible de se rendre à Pékin. Un autre jour peut-être.
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