Contrairement au mois de mai, le mois de juin n’est pas le plus agréable à Shanghai. C’est la saison des pluies, les chinois disent 梅雨 (méiyǔ), ce qui veut dire mot à mot : prune pluie. C’est un peu bizarre, mais les anglais disent bien qu’il pleut des chats et des chiens, tandis qu’en français, on parle d’une vache qui pisse, et ça ne sent pas très bon.
C’est un fait, il ne pleut pas des fruits mais de l’eau mouillée et humide. Il pleut des cordes à verse ! Ce n’est pas comme en Bretagne, ici ça tombe drue. Le ciel varie entre le gris, le blanc et le noir. Les tours sont dans la brume, on ne les voit pas, où alors elles ont la tête cachée dans les nuages. C’est pour dire, on se croirait à la Bridoire un jour d’hiver du mois de janvier.
Quand je marche dans la rue, je dois contourner les flaques d’eau jusqu’à ce que je finisse par patauger dans l’une d’elles, ou par être éclaboussé par une dalle du trottoir mal insérée.
Souvent à Shanghai, je vois des filles qui marchent avec des sacs plastiques pour protéger leurs chaussures, ou plus souvent des couvre-chaussures en plastique, de couleur rose, vert ou même jaune comme ma valise. Cela permet de braver les éléments, tout en restant en tongs ou en chaussures à talon. Je vous mets un exemple ici.
J’ai aussi fait quelques autres observations : par exemple, dans les centres commerciaux, il y a un préposé à l’entrée qui offre des sacs plastique pour glisser son parapluie à l’intérieur, et ainsi ne pas mettre de l’eau qui goutte de partout. Et si on ne prend pas le petit sac plastique, on se fait disputer par le préposé. A l’entrée des magasins, ou du labo, il y a aussi de grands tapis, pour ne pas glisser.
Dans les coins stratégiques, des vendeurs à la sauvette vendent des parapluies, pour ceux qui l’ont oublié ou perdu.
Il y a d’autres désagréments de la saison, tels que les moustiques, le linge qui ne sèchent pas ou les aliments qui moisissent, mais qui ne sont finalement que de modestes inconvénients, car pendant ce temps, dans le sud de la Chine, il y a des inondations ou des glissements de terrain terribles.
Parfois, il s’arrête momentanément de pleuvoir. Il fait 35°C avec 99% d’humidité. Je laisse ici la notion de température ressentie pour les Canadiens, mais vous pouvez me croire que l’ambiance est lourde et moite.
Parfois, il s’arrête momentanément de pleuvoir. Il fait 35°C avec 99% d’humidité. Je laisse ici la notion de température ressentie pour les Canadiens, mais vous pouvez me croire que l’ambiance est lourde et moite.
En voyant mes photos, un jour, mon papa me faisait remarquer qu’il y avait des systèmes de climatisation sur tous les bâtiments, même les plus vétustes, des genres de pompes à chaleur. Enfin à vrai dire, ces appareils ne font que du froid. Je digresse un peu. Dans le sud de la Chine, les logements ne sont pas équipés de système de chauffage, et à Shanghai, au mois de janvier, il peut faire pas mal froid, mais ça, c’est une autre histoire.
Mais l’été, les chinois aiment prendre le frais, d’où les systèmes de climatisation partout.
Si vous cherchez bien, vous verrez un couple de superman |
Le Bund, un samedi soir de pluie |
Avec toute cette pluie, ces derniers jours, je ne sors pas trop mon appareil photo. Mais malgré tout, un soir entre deux averses, je suis allé sur la rue Nanjing, la fameuse rue commerçante. J’ai fait quelques essais de photos, avec le reflet des couleurs des enseignes et néons dans l’eau de pluie sur la chaussée, les allées et venues des passants.
Puis, au bord de la rivière Huangpu, les têtes des tours illuminées jouent à cache-cache avec les nuages. L’ambiance est du plus bel effet, avant le retour de la pluie et l’ouverture concomitante des parapluies.
De mon côté, tout mouillé, je retourne hiberner à la maison en me disant, tiens, je pourrai écrire un article sur la saison des pluies.
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