Le jour où j'ai marché en Ariège

Je suis à l’est. Je suis en Chine.
Mais il y a quelques semaines, j’étais dans le sud de la France, les Midi-Pyrénées. C’était le printemps, mais il faisait déjà chaud et beau.
Nous avons fait une randonnée dans l'Ariège, jusqu’au belvédère du Couserans, en partant de Saint-Lizier et en redescendant par Montjoie-en-Couserans. C’est ainsi que nous avons suivi tout droit le chemin de terre qui contourne les remparts, puis, nous avons bifurqué à droite sur un chemin qui monte vers la croix de Pouterolles. Puis, en descendant une pente herbeuse, c’est après la troisième vache que nous avons pris sur la gauche pour atteindre un sous bois. En ce début de printemps, les fleurs naissantes se fraient elles-aussi un chemin à travers les feuilles mortes de l’hiver dernier. Au niveau du carrefour, nous avons tourné à droite, ou à gauche, je ne sais plus. D’ailleurs, c’est peut être à ce moment là que l’on s’est perdu.
Et je pense à un livre de David Le Breton : Chemins de traverse : Éloge de la marche. Il raconte les moments magiques et la jubilation de la marche. « La première raison en est sans doute que le marcheur abandonne provisoirement toutes les contraintes de la vie quotidienne. Marcher, c’est se délivrer du stress, de l’urgence, du rendement. C’est retrouver le temps de vivre. Le marcheur est ouvert au monde, disponible à ce qui vient. En entrant dans la forêt par exemple, tous ses sens sont sollicités. Humer, toucher, sentir, regarder, écouter : on est dans un monde de jubilation sensorielle. (…) Marcher, c’est réintégrer notre corps, quitter l’ère de l’humanité assise et renouer avec le plein vent du monde. (…) Bien sûr ! Après quelques heures de randonnée, on a faim et soif. L’eau paraît la plus divine des boissons et le pique-nique, un vrai régal. (…) Je pense que la marche recèle assez de puissance et de beauté pour délivrer de beaucoup de souffrances. Elle élague, elle remet les choses en place, elle permet de retrouver le chemin du monde, le cœur et le sens de la vie. Il n’est pas rare qu’en marchant se prennent des décisions radicales, qui changent une existence. »
Et aussi une citation de Jean Jacques Rousseau : « Je ne me souviens pas d’avoir eu, dans tout le cours de ma vie, d’intervalle plus parfaitement exempt de soucis et de peine que celui des sept ou huit jours que nous mîmes à ce voyage... Ce souvenir m’a laissé le goût le plus vif pour tout ce qui s’y rapporte, surtout pour les montagnes et les voyages pédestres. Je n’ai voyagé à pied que dans mes beaux jours, et toujours avec délices. Bientôt les devoirs, les affaires, un bagage à porter m’ont forcé de faire le monsieur et de prendre des voitures... et dès lors, au lieu qu’autrefois dans mes voyages je ne sentais que le plaisir d’aller, je n’ai plus senti que le plaisir d’arriver ».

Commentaires

OT SAint-Girons Saint-Lizier a dit…
Bonjour,
Je travaille pour l'OT de saint-Girons et Saint-Lizier, votre article est très beau ! merci de partager votre ressenti et vos belles photos !
J'aimerai le partager sur notre facebook si cela ne vous dérange pas ! n'hésitez pas à nous suivre : Tourisme Saint-Girons Saint-Lizier
Merci !