Une partie du labo à la cantine |
Alors souvent ma maman s’inquiète de savoir ce que je mange et je sais qu’elle est experte dans le sujet d’aujourd’hui : la cantine.
Le rituel débute peu avant midi, nous nous déplaçons tel des estomacs sur pattes en direction du réfectoire, de la cantoche, du restaurant collectif, bref à la 餐厅 (c’est un peu rigolo, car la transcription est cān tīng, mais il faut prononcer ts’an t’ing).
En fait nous avons le choix entre plusieurs cantines, suivant notre humeur ou plutôt notre goût. Enfin à vrai dire, moi je suis le mouvement, car s’il y a des discussions préalables concernant le choix de l’endroit où aller, je ne comprends pas le débat qui reste pour moi… du chinois. Mais si je ne choisi pas la cantine, je dois choisir mon plat. Ce n’est déjà pas une mince affaire.
Voulez vous un blog de riz ? |
Dans une des cantines c’est très facile, il suffit de montrer à la dame le plat que l’on veut en disant tché-iga 这一个 (celui-ci). Si l’hygiène est probablement moins stricte que dans les standards européens, les plats sont souvent très bons ; la nourriture chinoise est bien meilleure que celle du Canada ! Bien sûr, il y a souvent du riz ou des nouilles, mais une énorme diversité de plats en sauce, de légumes pour aller avec, une multiplicité de gout. Délicieux ! Mais dans le fond, la cuisine chinoise reste assez éloignée de celle que l’on rencontre dans les restaurants chinois en France.
Dans une autre cantine, il y a une liste avec des numéros, alors il faut dire à la serveuse, au serveur, le numéro du plat que l’on souhaite apprécié, ou du moins testé. Pour moi, c’est un peu comme un tirage au loto, car je ne sais pas sur quoi je vais tomber ! Avec le temps, je peux retenir le numéro des plats qui m’ont beaucoup plus pour les recommander dans l’avenir ! Bien sûr, il faut dire son numéro en chinois, car j’ai essayé de le dire en anglais, mais cela ne fonctionne pas.
Dans une autre, il est possible de commander son plat, et il nous le prépare en temps réel. C’est sans doute la meilleure cantine, mais là, je dois me faire aider par un collègue. En trichant un peu, on peut me souffler le nom d’un plat à l’oreille, et je peux le commander par moi-même.
Alors c’est vrai que la nourriture chinoise est bonne, mais il y a un tout de même un manque absolu, une carence, une déficience, une lacune, un vide. La faiblesse de la cuisine chinoise, c’est l’absence de fromage !
Toutefois, il existe à Pékin un homme providentiel. Je vais maintenant vous conter son histoire. Il était une fois un petit chinois qui s’en alla en France pour faire un master en management, dans la ville de Clermont Ferrand. Au cours de sa quête en Auvergne, dans ce pays du frometon enchanté, il découvrit le fromage et il y prit gout tellement c'est succulent ! Une fois ses études terminées, ses pérégrinations l’emmenèrent dans une ferme où il apprit à confectionner le fromage. Puis, de retour en Chine, encore sous l’effet de l’enchantement, il fut pris de l'envie irrésistible de faire du fromage dans sa cuisine. Il ouvrit ensuite son échoppe, se maria et eu plein de petits fromages.
Le fromage en Chine, c’est la rareté. On peut en trouver quelques exemplaires dans les supermarchés dans les produits importés. Des genres de goudas, chers, et à l’apparence insipide. Alors en comparaison, cette fromagerie artisanale est un miracle. Le petit gris est un genre de camembert qu’il confectionne à partir de lait en provenance de Chine et il doit utiliser quelques micro-organismes en provenance de France. Même si le prix est plus élevé qu’un fromage acheté en France, c’est un petit luxe que je me suis offert. Cela permet aussi d’apporter une odeur originale à notre frigidaire à la maison. Mais je suis là pour ça, pour l’échange culturel, parfumé et aromatique ! Vous pouvez voir les œuvres de l’homme providentiel sur son site internet, le fromager de Pékin.
Et je vous souhaite un bon appétit bien sûr !
Commentaires
Tata fafoisse