À la découverte de Arnakech

Bien sûr Marrakech est touristique et c’est l’arnaque, il faut être vigilent et toujours prêt pour négocier. C'est la règle du jeu, mais après deux mois en Inde, j’avais un peu d’expérience pour gérer les embuches. Je peux même participer à la corruption marocaine : à l’auberge, on me demande de laisser une référence sur le site hostelbookers, bien sûr on me surveille, il faut mettre 100% de satisfaction à toutes les requêtes et j’ai droit à une double ration de gâteaux marocains, de thé à la menthe et une nuit gratuite ! Cela dit il y avait une bonne ambiance dans cette auberge, c’était bien dans le fond.

Le Maroc, c'est un peu comme l'Alsace...

Mais passons maintenant au côté culturel. Marrakech, avec sa rivale Fès plus au nord, c’est tout de même le cœur historique du Maroc. Du XIe au XIIIe siècle, sous les Almoravides puis les Almohades, c’était la capitale berbère d’un empire qui englobait aussi le sud de l’Espagne. La ville connue ensuite des hauts et des bas, avec une brève renaissance au XVIe siècle avec les Saadiens avant que la dynastie des Alaouites ne transfèrent la capitale à Meknès plus au nord (les Alaouites c’est la dynastie du roi actuel au Maroc, et le roi ici, c’est important, c’est un peu comme la Thaïlande). Aujourd’hui, Marrakech c’est un peu la capitale touristique du Maroc, à l’intersection entre l’océan à l’ouest, les montagnes de l’Atlas à l’est et le désert au sud.

Place Jemma el-Fna

En me baladant dans la ville, je peux remarquer qu’il y a deux parties bien différentes. Guéliz est la ville nouvelle, avec des quartiers résidentiels et des commerces à l’occidentale, tandis que la medina, entièrement entourée de fortification, correspond à la cité ancienne. Le centre touristique commence un peu au niveau de la place Jemaa el-Fna, le centre névralgique de Marrakech. Tout d’abord, mon auberge était à proximité. Et tout autour débute les nombreux souks, et les petites ruelles qui me permettent de m’enfoncer dans la ville. « La place c’est par là », les marocains veulent absolument me ramener dans cette direction, et moi quand on me dit d’aller dans un endroit, je vais systématiquement dans le sens inverse. Alors j’imagine que pour les marocains je ne sers à rien, « il n’y a rien à voir là bas », ce qui signifie que je ne pourrais pas dépenser mon argent par là bas. Mais moi, ce matin, sur la place, j'étais d'ja-llaba ! Dailleurs, ce n’est pas le matin que la place Jemaa el-Fna est le plus animée mais plutôt à partir de 17h où tout le monde s’y rend. Il y a des vendeurs de jus d’orange fraîchement préparé que j’ai essayé, les restaurateurs ambulants s’y installent le soir. Manger un couscous dehors le soir au mois de janvier, ça fait plaisir ! Il y a toutes sortes d’ambulants, des charmeurs de serpents, des montreurs de singes, des acrobates, des musiciens et des danseurs. Les danseuses sont en fait des hommes déguisés en femmes. Ce n’est pas l’Asie ici les amis, les femmes sont malheureusement plus cachées et minoritaires en extérieures. La théorie sur le genre n’est pas d’actualité. Toutefois la place est un lieu animé, vivant et intéressant, mêlant marocains et touristes, tout le monde semble y trouver son compte. La place a été déclarée chef-d’œuvre du patrimoine oral de l’humanité par l’Unesco.

Non loin de la place, c’est la Koutoubia, une mosquée et surtout son minaret qui sert de point de repère dans la ville. Sa construction a commencé en 1147 par les Almohade, afin de consacrer leur victoire sur les Almoravides. Malheureusement, elle ne se visite pas.

Il y a aussi de nombreux palais à Marrakech, que je n’ai pas visité. Mais on m’a dit que le monument le plus intéressant était la médersa Ben-Youssef. C’était une école coranique, en fait l’université traditionnelle de Marrakech, fondée au XIVe siècle mais reconstruite par les Saadiens au XVIe siècle. Il pouvait y avoir à l’époque jusqu’à 900 étudiants. Une centaine de cellules d’étudiants sont disposés tout autour de la grande cour avec de nombreux couloirs. La grande cour est grandiose, un bassin au centre, les décors somptueux et je terminerai cet article sur ce spectacle de grande beauté. À bientôt.

Médersa Ben-Youssef