Khajuraho : Spirituality, Sex & Sun

C'est accompagné de mes deux acolytes français que je prends le train en direction de Khajuraho. Une toute autre ambiance nous attend ici : alors qu'Orchha était une ville sacrée, calme et encore peu touristique, Khajuraho, c'est la ville pour le tourisme et le commerce ! Il y règne toutefois une certaine nonchalance, avec des indiens assis devant leur commerce ou accoudé à une table à attendre le badaud, il fait chaud, on se croirait presque dans le sud de la France et il ne manque plus que le jeu de boules ! Le problème, c'est qu'avec le tourisme, l'indien devient vite collant et insupportable ! Et dans le fond, lorsque nous y étions, il y avait trois hôtels et quatre boutiques de souvenirs pour un touriste ! De plus, la plus part des touristes viennent ici en voyage organisé, en me voyant flâner nez au vent dans la ville sans suivre le mouvement temple-boutique-bus, l'indien est un peu désemparée. Ainsi, la question récurrente qu'on me posait toutes les cinq minutes était : "have you a problem ?" Mes deux comparses avaient la même question de leur côté !
Mais pourquoi venir à Khajuraho en fait ? C'est ici qu'il y a les temples érotiques et l'origine du kama sutra !! Pour se déplacer à Khajuraho, la meilleure idée est de louer un vélo car certains groupes de temples sont assez loin les uns des autres.
Ces temples sont très anciens, ils ont été construit en 950 et 1050 mais ils sont un peu tombés dans l'oublie avec le temps, envahit par la jungle et redécouvert par un anglais en 1840. Ils sont maintenant classés au patrimoine de l'Unesco. A leur époque, ces temples étaient consacrés aux cultes hindouiste et jaïn. D'architecture un peu comparable, les temples sont construits sur une plate-forme sur laquelle il y a une ou plusieurs tours coniques, c'est le sikhara. C'est à l'intérieur de celui-ci qu'il y a le sanctuaire qui abrite la divinité. Le temple de Lakshmana est dédié à Vishnou, tandis que le temple de Kandariya Mahadeva est dédié à Shiva. D'autres temples sont dédiés aux déesses Pârvatî et Kalî.
Le plus admirable sont toutes les parois de l'extérieur du temple et de la plate-forme qui sont finement et richement décorées par une débauche de sculptures délicates. Parmi les thèmes représentés, on peut retrouver 600 dieux du panthéon indien, des scènes de la vie quotidienne, des musiciens et des animaux mythologiques, des scènes de chasses et de guerres, puis vient le repos du guerrier avec les retrouvailles avec de belles femmes et des positions particulièrement suggestives ! Il y a des apsaras un peu comme à Angkor au Cambodge. Des couples se livrent à des ébats acrobatiques et ce sont parfois de véritables partouzes qui sont représentées sous l’œil goguenard du spectateur.
En vélo, il est aussi possible d'explorer les campagnes alentours. Nous sommes allés jusqu'à une cascade (Raneh fall) à 18 km de la ville sur des vélos brinquebalants qui font mal aux fesses ! Il y a ensuite un parc national ou une réserve animalière à travers les bois (Ken Gharial Sanctuary). Mais un gardien nous interdit l'entrée avec nos vélos, trop loin, trop dangereux, il y aurait des attaques par des animaux sauvages. Mais bien sûr, il nous propose de nous emmener en jeep, moyennant finance comme il se doit. Ne sachant pas trop quoi penser concernant l'honnêteté du gardien, nous décidâmes de braver son autorité et nous filons à toute blinde sur le petit chemin à travers la forêt. A moitié rassuré, mon compagnon s'arme d'un bâton mais nous sommes exciter comme des enfants contournant un interdit avec l'impression d'être un peu un héros à l'affront du danger ! Les premiers animaux que nous croisons sont des singes Langur Semnopithecus entellus, puis des biches et des bambis, des spotted-deer ou Chital (Axis axis), il y en avait plein qui sautaient dans tous les sens ! Et enfin, un animal gris que je n'avais encore jamais vu et étais bien incapable d'identifier. De loin, c'est une chimère entre un cheval et un wapiti ! C'est l'Antilope Nilgaut ou Boselaphus tragocamelus. Il y en avait plusieurs, mais presque impossible à photographier car ils détalaient dès que nous arrivions avec nos vélos comme deux lourdeaux ! Plus loin, il est parait-il possible d'observer des crocodiles, mais nous manquions de temps et il fallait rentrer en direction de Khajuraho.
Sur ce, à vous les amis de méditer sur ces différentes positions...

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