Incredible Varanasi

Varanasi, ou Benares pour les intimes, est probablement la ville un peu mythique la plus connue de l'Inde et j'avais envie de venir l'explorer depuis des années déjà... Après tout ce que j'avais lu, je m'attendais à une ville mystique et étonnante mais aussi sale, nauséabonde et chaotique. En réalité pas tant que ça, ou bien je m'attendais vraiment au pire, ou bien je me suis habitué à l'Inde ! En réalité, il y avait beaucoup plus de bruits, de monde et de harcèlement à Jaipur par exemple. J'ai beaucoup aimé me promener sur les ghats et dans les ruelles de Varanasi. Trop étroite pour la circulation, les galis sont en effet des ruelles où il est agréable de se promener à l’abri de la chaleur du soleil. Il faut prendre garde aux bouses de vaches toutefois ! Toute une population se mêle au sein de ces ruelles, des indiens de toutes les classes sociales, des intouchables ou dalits qui ont un rôle très important car ils font souvent le ménage, des pèlerins très pieux en file indienne, c'est le cas de le dire, pour aller au temple, des restaurants sales et sombres qui côtoient une « german bakery » qui vend des croissants et attirent les voyageurs, des hôtels pour backpacker à proximité d'un hôtel de luxe...
Varanasi est une ville sacrée, d'environ 3 millions d'habitants, située au bord du gange, sur la rive gauche, face au soleil levant. La ville a été fondée au VIIe siècle avant notre ère, et serait l'un des centres urbains continûment utilisés les plus anciens au monde. Le Gange symbolise les cheveux de Shiva et il a une fonction purificatrice. Gangâ est la déesse du Gange, elle est l'épouse de Shiva qui la porte dans sa chevelure. Les ghats permettent aux hindous de descendre vers le fleuve pour y pratiquer les ablutions et les pujas. La puja est un rituel au cours duquel l'on fait des offrandes (nourritures symboliques) pour rendre hommage à une divinité. Se baigner dans le Gange est aussi censé laver de tous les péchés.
C'est avec les belles couleurs du soleil du matin qu'il faut aller faire une balade en bateau sur le Gange pour faire de belles photos le long des ghats et s’imprégner de la magie de l'atmosphère. Il y en a environ 80 le long du fleuve, sur plusieurs km, et chacun porte un nom.
Varanasi est la destination finale pour de nombreux hindous qui viennent y mourir. Mourir à Varanasi permet d’atteindre moksha, la libération du cycle de la naissance et de la mort, et d'atteindre enfin le paradis. Pour cela, il faut toutefois respecter certains rituels. Deux ghats sont réservés à la crémation à Varanasi. Le feu est allumé grâce à une prétendue flamme éternelle qui serait d'origine divine. Les badauds, touristes étrangers ou indiens désœuvrés peuvent assister au spectacle. Toutefois, il n'y a pas de voyeurisme, c'est leur histoire et c'est quelque chose que je respecte. Derrière, il y a toute une industrie, les pompes funèbres locales, les marchands de bois sont les riches commerçants de la ville.
De nombreux Sâdhus vivent dans le dénouement sur les bords du fleuve, ils méditent et dédient leurs vies aux dieux. Pour d'autres, c'est aussi un moyen de faire l'aumône de façon plus décante tandis que pour certains, il doit aussi y avoir un côté exhibitionniste pour adopter ce mode de vie. Hommes saints, les Sadhus ne sont pas concernés par la crémation et peuvent être directement coulées dans le Gange à la fin de leurs vies.
A proximité des cendres de la crémation, certains font leurs bains rituels, d'autres font leurs lessives, tandis que d'autres encore jettent leurs ordures. Les industries déversent également directement leurs eaux usées dans le Gange un peu plus loin de là. Le Gange, est-ce une purification ou une pollution rituelle ?
Varanasi est aussi réputée pour son artisanat, et c'est la capitale de la soie. Mais c'est trop tard maman, je suis bien loin de Varanasi à présent. Et je n'aurai sans doute pas fait la différence entre la vraie soie de qualité et son imitation...
Bien sûr, pour plus de photos de Varanasi et Chitrakut, c'est par ici !

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