In the Footsteps of the Buddha

Après Varanasi, je voulais monter vers le nord afin de traverser la frontière pour rejoindre le Népal. J'étais un peu impatient de découvrir un nouveau pays. Il y a certaines formalités à respecter, il faut un visa pour aller au Népal, mais celui-ci s’obtient facilement à la frontière « on arrival », pour la modique somme de 100$ US pour trois mois tout de même. Je prends le train depuis Varanasi en direction de Gorakhpur avec un vraie billet de train valide pour une fois, avec un numéro de place et tout. Une fois trouvé le bon wagon et arrivé à la place qui m'était destiné, il faut imaginer qu'il y a des banquettes pour trois personnes dans les trains indiens, et bien ils étaient déjà huit assis à ma place ! Mais bon, il suffit de se tasser un peu après tout ! Le voyage se déroule dans de bonne condition, et je discute avec un indien sympa, je lui sors une carte et tout et nous discutons de voyage. Il n'est encore jamais allé au Népal alors qu'il habite tout proche. Une foi arrivé à Gorakhpur, je me rends compte que je n'ai pas assez de dollars US pour me payer un visa de trois mois. J'entreprends une démarche de recherche d'un bureau de change dans la ville. Je passe tout un après midi à faire le tour de toutes les banques de la ville... rien... aucune n'a de dollars à me proposer... Je fais grise mine, j'ai fait la queue pour obtenir un billet, puis 6 h de train et je m'imagine devoir retourner dans l'autre sens à Varanasi pour tout recommencer...
Mais j'ai eu l'idée d'aller voir du côté de Kushinagar si le Bouddha y était... Il existe quatre lieux un peu sacré pour les bouddhistes. Il y a Lumbini, au Népal, car c'est là bas qu'est né le Bouddha. Les trois autres sites sont en Indes : à Bodhgaya, il atteint l'illumination sous un arbre, tandis qu'à Sarnath, près de Varanasi, il donne sa première conférence, sans diapo powerpoint à l'époque, puis il s'en va mourir, de nombreuses années plus tard, à Kushinagar, près de Gorakhpur. Kushinagar est un petit village où il n'y a pas grand chose à faire, il reste quelques vestiges archéologiques sur le lieu de la crémation du Bouddha. Il faut faire le tour dans le sens des aiguilles d'une montre pour gagner des mérites. Il y a des touristes et pèlerins asiatiques, essentiellement birmans et thaïs, quelques moines, je suis le seul occidental dans les parages ce jour là. Autour, il y a plusieurs temples de construction récente dans le style architectural de différents pays bouddhistes. Le beau jardin du temple thaï est sans doute le seul endroit où j'ai pu trouver calme et sérénité en Inde !
Temple bouddhiste thaï
Faire le tour dans le bon sens
A Kushinagar, je peux changer des roupies contre des dollars, puis je vais manger mais je dois me dépêcher car à 19h30, l'aubergiste commence à fermer boutique ! C'est la nuit, il y a une coupure d'électricité, tout est entièrement noir, il n'y a plus qu'à aller dormir.
Sur le toit du bus
Le lendemain, je retourne à Gorakhpur, puis je prends un bus déglingué en direction de Sunauli, le poste frontière entre l'Inde et le Népal. Sunauli est une ville bruyante, chaotique et poussiéreuse, je rempli le protocole de sorti de l'Inde, puis je traverse la frontière à pied, me voilà au Népal. Le contraste est saisissant. Après la frénésie indienne, ici... il ne se passe rien... Le calme plat. Tout est fermé. Deux, trois personnes se trimbalent en vélo... C'est tout... Mais quelqu'un m'explique, aujourd'hui c'est la grève. Il y en aura souvent au Népal ! Je dois attendre quelques heures, pour la reprise, puis je peux trouver un bus qui m’emmène à Lumbini. Le bus est plein, je rencontre un couple de français, et nous montons pour la première fois faire le trajet sur le toit du bus. 25 km de trajet, en népalais, ça veut dire une heure de bus. Le seul inconvénient du toit du bus, on se prend des centaines d'insectes dans le visage, de quoi faire enrager un Jaïn !
Me voilà donc à Lumbini, c'est ici que Siddhartha Gautama, qui deviendra plus tard le Bouddha, est né, vers 563 avant notre ère. Le temple de Maya Devi (du nom de la maman du bébé bouddha) marque le lieu de la naissance. Des moines sont regroupés autour d'arbres décorés de drapeaux de prières. Comme dans les autres villes saintes, les différentes nations bouddhistes ont construits ici des monastères, stupas et pagodes. Le site est très étendu, il faut une journée entière à vélo pour faire le tour des différents temples.
De Lumbini, je rejoindrai ensuite la région du Teraï. Mais c'est déjà une nouvelle histoire...
Tara la verte

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