Avant de poursuivre le voyage, je vais introduire quelques notions historiques concernant l'Inde. N'en doutons pas, l'histoire est riche, et l'Inde connaît une civilisation continue depuis le XXVIe siècle avant notre ère, lorsque les habitants de la vallée de l'Indus développe une culture urbaine fondée sur l'agriculture et commerce avec la Mésopotamie, c'était il y a 4500 ans ! Mais dès le départ, l'Inde antique était diverse avec divers ethnies. C'est la période védique et l'émergence de l'hindouisme. Divers dynasties et royaumes se sont succédés pendant l'antiquité qui verront au cours de leur histoire quelques conflits avec les voisins, l'émergence du bouddhisme à partir du VIe siècle avant notre ère et l'arrivée d'Alexandre le Grand en -327. Au IVe et Ve siècle de notre ère, le nord de l'Inde est unifié sous la dynastie Gupta. C'est l'âge d'or de la civilisation hindoue.
La conquête musulmane débute en 712, mais pendant les trois siècles suivants, l'invasion va échouer grâce à la puissance des hindous. Aux Xe et XIe siècles, des Turcs et des Afghans envahissent l'Inde et établissent des sultanats. Mais à partir de 1398, Tamerlan, arrivé d’Asie centrale et après avoir conquis l'Iran et l'Irak, mène une campagne dévastatrice en Inde, Delhi est saccagée. Son empire ne résistera cependant pas à sa mort. C'est ensuite un descendant de Tamerlan et Gengis Khan qui fonde l'Empire Moghol en 1526. Toutefois, si les musulmans ont longtemps eu le pouvoir en Inde, ils ont compris qu'ils n'arriveraient jamais à convertir tous les hindous trop nombreux. Hindouisme et islam vont se mélanger et s'influencer culturellement. Ainsi, au XVe siècle, Guru Nanak fonde le sikhisme en mélangeant un peu les deux religions. Pendant ce temps là, Christophe Colomb se trompe d'Inde en 1492 et Vasco de Gama "découvre" l'Inde en 1497. Mais c'est une autre histoire !
A Agra, il est toujours possible d'observer ce mélange entre hindouisme et islam parmi la population, dans l'architecture et dans l'histoire. Parmi les centres d'intérêts, j'ai visité le fort moghol d'Agra. C'est une citadelle en grès rouge qui avait d'abord un usage militaire, sa construction débute en 1565, au bord de la Yamuna, avec l'empereur Akbar. Le siècle suivant, c'est son petit-fils, Shah Jahan, qui agrandi et transforme le fort en palais .
Le monument phare d'Agra, bien sûr c'est c'est le
Taj Mahal. C'est également Shah Jahan qui va entreprendre sa construction en 1631, au bord de la rivière Yamunâ, quand il perdit sa troisième épouse. Le Taj Mahal est ainsi un mausolée dédié à l'amour en quelque sorte, tout en beauté et en harmonie. Construit tout de marbre blanc, c'est une prouesse architecturale de l'époque. Sur le devant, il y a un jolie jardin avec de nombreux cyprès. Quand j'ai demandé à un touriste indien de me prendre en photo devant le Taj, c'était tout un protocole il a pris une dizaine de photos en me faisant poser dans des positions différentes à chaque fois ! A côté du Taj, il y a une mosquée et de l'autre côté, il y a exactement le même bâtiment qui n'est pas utilisé comme mosquée, mais qui est là pour des raisons de symétrie. En dehors de l'enceinte du Taj, il y a un temple hindou où le brahmane du coin m'a pris sous son aile et initié à quelques rituels, puis hop, j'ai pris quelques photos.
A Agra, il y a la rue principale, très très animée, du monde partout tellement que c'est incroyable. Entre les ricksaws, les motos, les voitures, les vaches, les ânes, les dromadaires, les vélos, les chiens errants, c'est toujours un défi d'oser traverser la route ! Bien que très touristique, Agra ne semble pas très développée. J'ai aussi pris du temps pour me promener dans les ruelles de la ville, même que je me suis perdu dans ce dédale de labyrinthe. Mais l'avantage, c'est qu'en s'éloignant des lieux touristiques, je quitte un peu tous ces indiens conducteurs de ricksaws qui veulent absolument nous emmener à un endroit même si on est très bien là où l'on est, les restaurateurs qui veulent absolument qu'on aille manger à toutes heures de la journée et les vendeurs de souvenir ou de carte postal qui s'agglomèrent autour de moi tel des moustiques. Quand je me suis perdu, il y avait toujours autant de bruit et de monde, mais j'étais presque incognito !
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