Nord-Way


Il y a quelques années je souhaitais aller à Bergen pour assister à une conférence sur les Archaea mais il n’y avait pas suffisamment de fond au laboratoire pour le voyage. Un périple canadien plus tard, me voici enfin à Bergen, entre mer et montagne. Porte d’accès à des fjords de rêves tout comme Stavanger, Bergen serait l’une des plus jolies villes du monde. Son quartier le plus ancien et le plus charmant s’étire le long du port de Vågen. Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, le quartier de Bryggen est composé de maisons en bois, alignées, un peu biscornues, avec leurs façades tournées vers le port. Autrefois plus grand, c’est dans ce quartier historique que se concentrait l’activité commerciale au temps de la Hanse. Au Moyen-âge, la Hanse était l'association des villes marchandes de l'Europe du Nord. Le quartier abrite aujourd’hui boutiques de souvenir, pub et musés. Non loin de là, je m’arrête au marché au poisson, le Torget. J’ai discuté avec un Allemand et gouté aux crevettes mais je n’achèterai pas mon pique nique ici en raison des prix toujours élevés.

Pour contempler Berggen « vue du ciel », je suis monté sur le mont Fløyen à 320 mètres d’altitude au dessus de la ville. Les paresseux peuvent emprunter le Fløibanen, le funiculaire mais j’ai préféré faire la montée à pied. J’ai ensuite passé la nuit dans une auberge au prix un peu plus raisonnable. Je dors dans un dortoir de 18 lits, tous des chinois pour la plupart ! J’aurai vu beaucoup de voyageurs chinois dans ce voyage. A la différence des touristes Japonais qui partent toujours en voyage organisé, les chinois ont l’air plus dégourdis, parfois en solitaire en sac à dos. A Bergen comme dans les autres villes de Norvège j’aurai aussi croisé de nombreux étudiants en salopette rouge ornée du drapeau norvégien et de l’inscription Russ 2011. Cette tradition consiste à fêter la période d’un examen avant même de l’avoir passé et à se lancer des défis parfois ridicules.

Le jour suivant, je pars de bonne heure prendre le train pour le village de Myrdal. Myrdal se trouve sur la ligne de chemin de fer régulière qui relie Bergen à Oslo. La ligne doit traverser une zone montagneuse afin de rejoindre les deux villes. Étonnamment plusieurs petits villages sur le trajet ne sont accessibles par aucune route et ne peuvent être atteinte que par le chemin de fer. Le trajet entre Bergen et Myrdal est superbe, un plaisir pour les yeux. Le train longe les parois rocheuses, les torrents et cascades en prenant toujours plus d’altitude. Je descends donc à l’arrêt Myrdal à 866 mètres d’altitude, en fait il y a la gare et quatre maisons ! En Norvège, je suis tout de même au-dessus de la limite des arbres à cette altitude. De plus, il y a encore de la neige. Cette photo que je n’ai pas prise moi-même résume bien les lieux. A la gare, il est toutefois possible de changer de train pour redescendre à Flåm au bord du fjord.
A l’origine, la ligne fut construite, entre 1923 et 1947, pour permettre la communication entre le Sognefjord et la ligne principale. Avec 20 tunnels et un dénivelé de 865 mètres en 20 km, c’est une prouesse technique et architecturale. Le chemin de fer est devenu aujourd’hui une ligne touristique, donc cher, mais qui est reconnu comme étant l’une des voies ferrées les plus pentues et les plus belles du monde. Je ne prendrai pas ce train mais j’ai décidé de rejoindre Flåm tout naturellement à pied. La descente de 21 km est agréable, après les quelques glissades dans la neige du début avec mon sac un peu lourd et mes provisions. Je peux contempler de nombreuses chutes d’eau et quelques fermes abandonnées tout au long du parcours dans la vallée. Arrivé à Flåm je peux visiter sa petite église en bois qui date de 1667 puis j’approche de la gare et du port au bord de l’Aurlandsfjord, un affluent du Sogneflord. Très calme, le petit village de Flåm peut parfois se faire envahir par une horde de touristes internationaux qui descendent des paquebots immenses pour faire une photo, s’acheter un troll en plastique et parfois monter à bord du fameux train. Une fois le paquebot reparti, le calme revient et il n’y a plus personne ! Une auberge confortable avec des dortoirs de quatre lits m’attend, j’en choisi un mais avant de m’abandonner au bras de Morphée, un groupe de chinoises m’offre une soupe qu’elles avaient préparés elles-mêmes mais en trop grande quantité.
A 9 heures le lendemain matin je suis prêt pour affronter une nouvelle randonnée. Je veux monter au sommet du Mount Prest afin de pouvoir contempler une somptueuse vue sur le fjord. Pour l’atteindre, il faut monter 7 km, un aller retour de 14 km est donc tout à fait accessible. Le seul « ennuie » est que le début du sentier se trouve à 10 km de là. Même pas peur, j’empreinte un sympathique sentier au bord du fjord, je passe par les fermes d’Otternes perchées sur les crêtes puis j’arrive au petit village d’Aurland niché au pied des falaises ou je pourrai commencer l’ascension. J’aurai la joie d’atteindre le sommet un sandwich plus tard avant de refaire le parcours en sens inverse. J’aurai finalement marché 34 km ce jour là et je rentre à l'auberge à 22h30 ! Moins intéressante la journée du lendemain est très pluvieuse, je devrai attendre le soir pour prendre le train qui me ramènera à Oslo pendant la nuit afin de retourner à l’aéroport et dire au revoir à la Norvège comme je suis venu. Mais ce n’est qu’un au revoir !
Il y a plein de photo de la Norvège pour vous, elles sont toutes là !

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