Avant de boucler l’histoire de ma traversée je voulais faire un petit article sur un animal mythique que j’ai croisé parfois, c’est l’ours. S’il est toujours plaisant de rencontrer un ours soit de loin au cours d’une randonnée, soit de près, au bord de la route, à l’abri dans sa voiture, l’animal peut devenir aussi un objet de peur notamment pour le campeur. Lors de nos randonnées en forêt ou en montagne, entre les ours et les couguars, nous avons parfois l’impression de ne plus être au sommet de la chaîne alimentaire, nous pauvres européens dé-naturés. Les hostilités envers les ours mais aussi les loups en France contrastent avec la présence de la faune sauvage parfois en grand nombre de l’Amérique du Nord. Trois ours habitent l’Amérique du Nord, l’ours blanc (Ursus maritimus) dans les régions arctiques, le grizzly (Ursus arctos) rencontré dans l’ouest et l’ours noir (Ursus americanus) le plus abondant avec une population estimée à 800 000 individus.
Le grizzly et l’ours noir sont omnivores, ils se nourrissent en réalité de 75 à 90% de plantes, de baies et de racines. Le reste de leur alimentation est composé d’insectes, de petits animaux et des carcasses d’animaux. Toutefois, des panneaux mettent en garde le promeneur à l’entré des sentiers ou des campings ainsi que des conseils de sécurité. En effet si les ours ont la plupart du temps l’air calme et tranquille, il reste des animaux sauvages et leur comportement peuvent être imprévisible. La plus grande préoccupation des ours est de trouver de la nourriture ! Afin de conserver la méfiance naturelle des ours vis-à-vis des hommes, il ne faut surtout pas que l’animal associe l’Homme avec de la nourriture. Ainsi des poubelles anti-ours (en fait un mécanisme dont l’ouverture est difficile à comprendre pour un ours) permet d’éviter aux ours de s’empiffrer facilement. Aussi, il ne faut en aucun cas nourrir les ours et ne jamais ranger sa nourriture dans sa tente ! Toutefois, on ne fait parfois pas le fier pendant la nuit, seul dans sa tente, lorsqu’on entend des bruits louches à proximité ! Mais que faire pour éviter de mauvaises rencontres en randonnées. Faites du bruit ! Si l’ours est au courant de notre passage dans son territoire, il ne sera lui-même pas pris au dépourvue. Si l’ours est prêt, il faut lui parler doucement tout en le contournant ou revenant sur ces pas mais ne surtout pas courir (le comportement typique d’une proie !). Faire des grands signes avec les bras pour se montrer plus grand qu’on est ou taper dans les mains pour le faire partir peuvent être des stratégies utiles. Toujours garder un œil sur l’ours mais ne pas le regarder dans les yeux ! Dans la plupart des cas, l’ours sera seulement curieux mais il y a certains cas ou l’ours peut être agressif. C’est le moment d’utiliser notre spray au poivre anti-ours qu’on n’espère en principe ne jamais avoir à utiliser (le fameux principe de précaution !). Les cas les plus délicats sont ceux ou l’ours décide d’attaquer. Souvent, l’attaque peut être du bluff afin de nous effrayer. Dans les cas les plus graves, l’ours nous considère comme une menace, il entre en contact avec nous. Les attaques les plus communes sont des attaques défensives. Il faut protéger son visage et ses organes fragiles (jouer le mort). Cette attaque ne dure généralement pas plus de 2 minutes. Si l’attaque est plus longue, c’est un comportement prédateur. Il ne faut surtout pas jouer le mort, se défendre, tenter d’avoir un comportement agressif et dominant, chercher à se sauver. Certains prospectus proposent de monter dans un arbre. Toutefois, nous avons observé un ours grimpant dans un arbre : très rapide et bien plus agile que moi ! Pour info, l’ours noir aime manger de la viande fraîche, alors que le grizzly préfère nous laisser là pour nous manger plus tard ! Finalement, un de mes prospectus résume bien l’histoire : if it attacks, fight for your life !
Je remercie ici Sandra qui est notamment l’auteur de la belle photo moche des ours traversant la route.
Répartition géographique de l'Ours noir |
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