J'ai la pêche

Un jour, je voulais aller au Bar, mais il n’y avait que des Maquereaux, alors j’ai changé d’avis, je veux changer de Lieu. J’ai pris le métro, mais nous étions serrés comme des Sardines. Je suis descendu à la nouvelle station qui vient d’être consTruite et je suis allé au marché aux poissons, après le porche en bé-Thon. La poissonnière à une drôle de coupe de cheveux, avec la Raie au milieu, ça lui donne un drôle d’air. Elle préfère manger une pomme, car pour les poissons, le fruit défendu, c’est la pêche. D’ailleurs, elle discute avec son voisin, un Requin de la finance, à propos du bien et du mal, des origines des choses. En gros, elle lui tend la Perche pour l’amener à parler de sujets un peu plus métaphysiques. C’est alors qu’après un discours passionné, dans l’exaltation, il s’élance : « Naît-on thon ou le devient-on ? ». Bouche-bée, avec son air un peu niais, la poissonnière le regarde avec des yeux de Merlans fris.
De fil en Anguille, je poursuis ma balade entre les allés. Soudain, j’entends une dispute un peu plus loin, j’ai l’impression qu’un client se fâche à propos de la fraîcheur du poisson. Des insultes sont lancées. Le poissonnier se fait engueuler comme du poisson pourri par le clients. « Ne me parlez pas sur ce Thon » lui répond le vendeur. « Je vous parle sur le poisson que je veux! » lui réplique le client. Il y a de l’eau dans le gaz, la situation est confuse et j’ai l’impression de nager en eaux troubles. Je n’ose pas prendre parti dans ce conflit, et je reste muet comme une Carpe.
Aussi, je préfère m’éloigner dans un coin un peu plus tranquille. Un peu plus loin, les cabillauds me donnent l’eau à la bouche. En plus la vendeuse est fraîche comme un Gardon. La cliente lui achète des crabes, « je vous en prendrai Huitre ». Mais la cliente est un peu pingre, elle veut marchander pour payer le moins possible. « Allez, ne fais pas ta Sardine » lui suggère son compagnon. « Mais ça coûte la peau des yeux » renchérit la fille. C’est alors que sorti de nulle part, un individu me propose de jouer aux Carpes. Je veux dire aux cartes. Avec son air louche je sens qu’il y a Anguille sous roche. « Gardez-vous de cet Aiglefin, il triche au jeu » me lance de loin la vendeuse.
Il est temps de lever l’encre, je dois rentrer à la maison. Sur le chemin du retour, des enfants jouent à Cabillaud-maillard, ou Colin-maillard, je ne sais plus trop. C’est m’Hareng, ils ont l’air de bien rigoler, j’ai l’impression qu’il parle à l’envers ; je crois que c’est du Merlan. En tout cas, ils sont comme des poissons dans l’eau. Sur la route, une voiture passe en trombe, elle met le Turbot. Moi, je préfère ne pas aller trop vite. Vous savez, il ne faut pas noyer le poisson avant de mettre la charrue sur les bœufs. L’important, c’est l’instant présent, carpe diem dit l’adage.
Voilà cette histoire se fini en queue de poisson.
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J'ai fais ces photos à l'improviste au marché aux poissons de Tongchuan, à Shanghai. Bon appétit et à bientôt.

Commentaires

Voyageur hypothetique a dit…
Etrange, dans l'horoscope chinois il n'y a pas de poisson.
Tu lances la proposition ?
Anonyme a dit…
quelle belle bouillabaisse tu as oublié la langue(ouste)