La Science voyageuse

Tout esprit humain éveillé porte en lui un besoin de comprendre, un besoin de connaître. Les Sciences de la Nature et les Sciences Humaines sont des approches qui nous permettent de mieux comprendre et de mieux nous représenter le monde qui nous entoure. La science et le voyage stimulent les découvertes et l’apprentissage. La science et le voyage, c’est la rencontre, c’est se confronter à la réalité, mais c’est aussi rêver. La science et le voyage sont des expériences. Le monde scientifique est un monde de voyages et d’échanges. Ainsi, l’aspect scientifique de la découverte de la Terre et des peuples était l’une des motivations des grands explorateurs au cours de l’Histoire. Aujourd’hui encore, les missions exploratoires passionnent les chercheurs et le grand public qui cherchent par exemple à connaître la biodiversité microbienne des fonds marins ou les insectes de la forêt amazonienne, mais aussi l’exploration de Mars et des galaxies lointaines, les voyages dans le temps des géologues, des archéologues et des historiens. Le voyage au cœur du vivant des biologistes moléculaires, le voyage au cœur de la matière des physiciens. La circulation des compétences, des expertises, des innovations est un des moteurs de la science, les séjours des doctorants et post-doctorants à l’étranger, les collaborations entre les laboratoires au niveau international favorise la découverte et la rencontre tout en étant une invitation au voyage. C’est cette ouverture d’esprit qui permettra au scientifique et au voyageur de découvrir l’inconnu : remettre en question ses préjugés et ses certitudes, confronter son imagination avec la réalité. Voilà pourquoi j’ai voulu devenir chercheur scientifique.
La semaine dernière a été annoncée la découverte de 50 nouvelles exoplanètes dont certaines situées dans des zones potentiellement habitable pour la vie par rapport à leurs soleils, mais aussi une planète à deux soleils, qui rappelle la planète Tatooine de Star Wars. Cette découverte me permet une transition facile avec mon occupation de la fin de semaine. À l’occasion de la journée du patrimoine, je suis allé à l’Observatoire de Paris. En sortant du Jardin du Luxembourg, je peux rejoindre l’Avenue de l’Observatoire qui est dans l’axe du méridien de Paris. Au bout de cette avenue se trouve donc le fameux Observatoire astronomique fondé en 1667. Dans ce lieu émergèrent des découvertes importantes pour l’astronomie occidentale, pour l’amélioration de la cartographie et de la compréhension de la météorologie. Il fut dirigé pendant 125 ans par la dynastie des Cassini, une famille d’astronome de père en fils. Oui Cassini n’est pas seulement une mission spatiale, c’était aussi des vrais gens ! Après la Révolution, plusieurs autres célébrités y ont travaillé : Messier connu pour sa classification des galaxies et son catalogue, Arago, qui n'est pas seulement un nom d'amphithéâtre, était diplômé de l’École Polytechnique et connu pour ses travaux en optique. Il est à l’origine de la coupole actuelle où il installa une grande lunette, ancêtre des télescopes. Foucault, un autre spécialiste de l’optique, améliora les miroirs des télescopes. Il est aussi célèbre grâce à son fameux pendule à partir duquel il met en évidence la rotation de la Terre. Il travaille par ailleurs sur la spectroscopie et la photographie. Le Verrier, quand à lui, s’intéresse à la mécanique céleste, découvre Neptune et fonde la météorologie. À partir de 1795 l'Observatoire contribue à la standardisation des mesures, le mètre et le kilogramme, jusqu’à la création en 1875 du Bureau international des poids et mesures (je connais des fans du système métrique parmi mes lecteurs !). Avec le Bureau international de l’heure, l’observatoire a aussi pour mission de maintenir le Temps universel coordonné (UTC). En 1933 y fut créé l’horloge parlante, celle qui dit souvent « au quatrième top, il sera exactement » ! Les horloges parlantes de cette époque ainsi que leurs descendantes sont ainsi exposées à l’Observatoire.
Après ce voyage dans l’espace et dans le temps, je me suis rendue un peu plus loin dans la rue de l’Observatoire jusqu’à la Faculté de Pharmacie. L’école de Pharmacie de Paris fut crée en 1803, mais elle s’installe dans les bâtiments actuels à partir de 1882. Une invitation au voyage. Lors de cette journée du patrimoine, nous avons eu l’occasion de visiter la Salle des Actes qui représente un peu l'histoire de la profession pharmaceutique à Paris. Il y a 90 portraits dans un style très Harry Potter qui reflètent l’évolution de la formation des apothicaires. Enfin du sorcier à l’apothicaire, la frontière peut être fine ! Aujourd’hui, la salle est le lieu de réunion et de soutenance des thèses de doctorat. Les chercheurs peuvent également être assimilés à des espèces de sorciers, des alchimistes ! Ensuite nous pouvions visiter le Musée de la Matière médicale. En réalité il n’a de musée que le nom car c’est en réalité une collection de laboratoire et il n’est ouvert au public qu’à l’occasion des journées du patrimoine. Il est installé dans ses locaux actuels depuis 1882 mais ses collections peuvent être plus anciennes. J’ai adoré ce lieu à la fois curieux et magique qui est d’ailleurs aussi une invitation au voyage. Il rassemble 25 000 échantillons de substances naturelles animales et végétales destinées à la préparation de médicaments et récoltés par des botanistes, naturalistes et explorateurs au cours de leurs voyages. Là où la rêverie se mêle à la science. Il est malheureusement interdit d’y prendre des photos, alors voilà un aperçu ici.
Voilà, j’ai été bavard aujourd’hui mais c’était intéressant je crois. Ça me donne envie de faire de la science en voyageant moi ! Alors à bientôt !

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