C’est le 16 février que l’année du chien a commencé. A l’époque du nouvel an, on cherche à repartir du bon pied, à se débarrasser des mauvaises influences du passé. Mais savez-vous qu’elle est l’origine de cette célébration ?
La Chine est grande, et il y a de nombreux contes et légendes différents selon les régions, les époques. Mais il y a une histoire populaire que je vais vous raconter.
Dans des temps très anciens, il y avait un monstre féroce, Nian, ou Nianshou 年兽, à tête de lion et à corps de taureau. Pendant l’année, Nian chasse du gibier, mais au cœur de l’hiver, faute de nourriture suffisante, le monstre descendait des montagnes ou sortait des bois et allait terroriser la population, dévorer les habitants, surtout les petits enfants mais aussi les animaux. Tout le monde était effrayé ! Les habitants se réunirent pour trouver comment contrer la bête féroce et continuer à vivre en paix. Ils apprirent à connaître les points faibles de l’animal. Dans une autre version, c’est un vieil homme de passage qui enseigna aux habitants comment effrayer le monstre. En effet, le Nian a peur du rouge, des flammes et des détonations.
C’est pour cette raison que la nuit de la veille du nouvel an, il faut rester éveiller, manger et parler bruyamment, danser, chanter, taper sur des casseroles, faire péter des pétards, allumer la lumière, faire du feu, coller des papiers rouges sur les portes. Ainsi, le monstre ne viendra pas, et le jour suivant, on peut annoncer la bonne nouvelle et se souhaiter une bonne année.
Nián 年 se traduit donc par an, ou année, en chinois. 新年快乐 xīnnián kuàilè, c’est « happy new year ». On peut aussi dire guònián hǎo 过年好 « bon passage de l’année ». Guònián 过年, au moment du passage, c’est « traverser l’année », mais cela peut aussi se traduire par « se tenir à l’écart du monstre Nian ».
Mais le nouvel an chinois peut aussi trouver son origine dans des fêtes agricoles. Dans la Chine ancienne, les paysans offraient des sacrifices aux divinités et aux ancêtres au début de l’année. A ce moment, ils faisaient également des vœux dans l’espoir d’une bonne récolte à venir. C’est l’espoir du renouveau après l’hiver, un peu comme Noël en occident.
Mais qu’est ce donc que cette histoire de chien dans tout ça. C’est en rapport avec le cycle de 12 ans du calendrier et les 12 animaux du zodiaques chinois. Mais il y a également des légendes associées à ces animaux, peut-être que l’année prochaine, je vous les raconterai.
Deux semaines après le nouvel an chinois, c’est le jour des lanternes, la fête de la lumière. C’est aussi la fin des festivités. A l’origine, les lanternes étaient décorées de dessins s’inspirant de la mythologie chinoise mais elles peuvent aujourd’hui représenté des héros ou des dessins animés populaires chez les enfants.
A Shanghai, tous les ans, autour du quartier de Yu garden, il y a des illuminations pendant tout le mois de février. Ils se donnent un mal de chien pour rendre le quartier attrayant. J’y ai donc passé une soirée comme les années précédentes, j’aime bien, toutes ces couleurs et lumières, c’est un peu féerique et enchanteur.
Accrochées au dessus des rues, il y a des lanternes en formes de lanternes, d’autres en formes de poissons et d’autres en formes de petits chiens. Sur le lac, autour de la maison de thé, il y a les classiques dragons et lotus, et de nombreux personnages animés, tels des marionnettes. Je traverse le pont en zigzag pour les contempler. Cette année, ils représentent des histoires extraits de poèmes de la Chine ancienne. Au milieu de la place, c’est un chien géant qui m’attend, entouré de fleurs. Parfois même, il aboie. Mais cela ne perturbe nullement le flot des passants, comme on dit, le chien aboie, la caravane passe.
Pendant le temps du nouvel an chinois, c'est l'époque des grandes migrations, chacun rentre dans sa famille. Mais moi, j'en ai profité pour m'éclipser de la Chine pour me rendre dans un pays voisin et je raconterai cette expédition lors du prochain article.
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