Après le monastère suspendu, le temps suspendu à Pingyao : Shanxi (2)

Pingyao au petit matin
Aujourd’hui, je viens partager avec vous la suite de mon excursion au Shanxi.
Pingyao‎ 平遥 est une cité chinoise fondée au XIVe siècle qui reste exceptionnellement bien préservé, ce qui en fait une destination de choix au Shanxi. Entre Datong et Pingyao, il y a le train de nuit, ce qui est pratique. Cela tombe bien, j’aime prendre le train. Un jour peut être que je vous raconterai mes voyages en train. Dans les wagons couchettes, nous sommes six par compartiments, c’est calme en général, j’arrive à dormir. Peu avant d’arriver, l’hôtesse du wagon vient me réveiller et je sors du train. L’air est frette. Il fait nuit, la ville est encore endormi, un peu comme moi. La gare est située à deux kilomètres de la vieille ville fortifiée, facilement accessible à pied.
Rue touristique de Pingyao
Je déambule et je me perds dans les petites ruelles de la vieille ville, à la recherche de l’auberge où je passerai la prochaine nuit. L’aube arrive, ce qui me permet de prendre quelques photos des rues que je traverse, dans la brume matinale. Quand j’arrive à l’auberge, l’aubergiste est encore endormi, sur un lit pliant au milieu de la pièce commune, entre les tables à manger. Il faut le réveiller et je peux poser mon sac à dos.
Je fais l’imbécile sur les remparts
Je retourne dans la ville qui semble avoir beaucoup à offrir en termes de monuments historiques. J’ai pris le ticket forfait qui permet de visiter l’intégralité des sites, musées, temples, remparts, magasins historiques et maisons traditionnelles accessible à la visite. Je suis resté deux jours à flâner dans les ruelles et déambuler dans les bâtiments d’intérêt un peu culturel.
Pingyao a 500 ans d’histoire, les fortifications qui l’entourent sont toujours debout. À l’intérieur des remparts, la disposition des rues quadrillées et des maisons reflètent parfaitement le style architectural et la planification urbaine des villes chinoises Han de l’époque des dynasties Ming et Qing. La plupart des maisons traditionnelles sont des siheyuans, des maisons à cour carrée avec un jardinet ou patio rectangulaire à l’intérieur. Les ouvertures de la maison donnent aussi sur l’intérieur. Si les deux artères principales sont bordées de boutiques de souvenirs et de restaurants, les petites ruelles restent habitées par une population locale. De plus le centre est préservé de la circulation automobile. Au XVIe siècle, Pingyao devient l’une des principales villes de commerce du nord de la Chine. Puis, elle a eu son heure de gloire au XIXe siècle, elle était le centre financier de toute la Chine ! Les premières banques s’y sont implantées. Ainsi, de nombreuses demeures que l’on peut visiter sont des anciens établissements bancaires. La prospérité a duré jusqu’à la faillite de 1914 et le développement d’autres villes. Pingyao s'est ensuite fait oublié, a échappé à la révolution culturelle ce qui lui a permis de parvenir jusqu'à nous dans son état actuel.
Siheyuan à Pingyao
J’ai également visité plusieurs temples taoïstes, qui abritent aussi le musée de la ville, le temple des dieux de la cité et le temple de Confucius.
J’ai fait le tour de la ville par les remparts, malgré la froideur hivernale, le temps est ensoleillé. Les remparts actuels de Pingyao dateraient de 1370, construits sous les Ming, ils ont une circonférence de 6 km. Tout le long, il y a 72 bastions ou tours de garde, qui symboliseraient les 72 sages, ou disciples de Confucius. C’est une belle balade à pied qui permet aussi d’avoir une vue d’ensemble de la ville et de surplomber les toits.
Les remparts de Pingyao
Enfin, je suis retourné à Pékin où mes amis m’attendaient au labo.
Si vous voulez voir un peu plus de photos de ce périple au Shanxi, vous pouvez toujours cliquer par ici. A bientôt.

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