Tang Hulu, la brochette pékinoise |
J’ai conservé mon âme d’enfant et j’aime beaucoup la période de Noël, l’ambiance, la féerie, l’enchantement. C’est le moment du solstice d’hiver, les jours vont rallonger. Dans les temps reculés, dans les pays nordiques, les anciens avaient peur que l’hiver demeure éternellement. Il se racontait des histoires comme autant d’exorcisme. Au moment du solstice, un troll annonce le retour de la lumière, c’est l’espoir du jour, un messager de vie. C’est une pointe de printemps qui arrive dans l’atmosphère. Il symbolise la naissance et la renaissance. Pour symboliser le retour à la vie, on décore les maisons par des plantes toujours vertes et des éléments colorés. L’étoile symbolise la lumière. Dans la Rome antique, au moment des Saturnales, les Romains s’offraient toutes sortes de cadeaux. Au moment du solstice d’hiver, ils fêtent le Sol Invictus (Soleil invaincu). Au Proche Orient, dans la Perse antique, la période de Noël correspond à la naissance du dieu Mithra, dans une grotte, la victoire de la lumière sur les ténèbres. Le monde "païen" et le christianisme se retrouvent lorsque celui-ci déplace artificiellement la naissance de sa divinité ces jours là.
J’aime Noël car même si c’est devenu une fête commerciale et si je suis complètement cartésien, c’est un rituel qui nourrit l’imaginaire, avec ses personnages fabuleux tel le Père Noël accompagné de ses lutins. Certains n’aiment pas Noël ce qui est pour moi une réelle incompréhension, encore que je peux comprendre le rejet du côté figé, réglementaire de cette période. Mais de mon côté, l’ambiance de Noël et sa magie m’ont manqué en Chine, ainsi que le bon repas à partager en famille. J’espère que vous en avez bien profité.
J’aime Noël car même si c’est devenu une fête commerciale et si je suis complètement cartésien, c’est un rituel qui nourrit l’imaginaire, avec ses personnages fabuleux tel le Père Noël accompagné de ses lutins. Certains n’aiment pas Noël ce qui est pour moi une réelle incompréhension, encore que je peux comprendre le rejet du côté figé, réglementaire de cette période. Mais de mon côté, l’ambiance de Noël et sa magie m’ont manqué en Chine, ainsi que le bon repas à partager en famille. J’espère que vous en avez bien profité.
En Chine, il y a une fête le 21 décembre, le jour le plus court de l’année, même si ce n’est pas un jour férié. En chinois, c’est 冬至 (dōng zhì; "extrême de l'hiver"). Il y a un rapport avec les histoires d’équilibre et l’harmonie du cosmos. Vous connaissez, l’histoire du ying et du yang. À ce moment là, les flux d’énergie positive reviennent. C’est le Retour : fù (復).
De plus, sous la dynastie Han, un jour d'hiver, alors qu'il faisait froid, un médecin vit des miséreux souffrant d'engelures aux oreilles. Compatissant, il ordonna à ses disciples de préparer des boulettes de pâte avec de l'agneau et de les distribuer aux pauvres pour les réchauffer. Ces boulettes avaient une forme d’oreille. Le corps entier des convives se réchauffa sous l'effet de ce met, et leurs oreilles gelées guérirent rapidement. Voilà pourquoi depuis ce jour, il faut manger des raviolis ou dumpling (饺子, jiǎo zǐ) pour se protéger les oreilles du froid. Alors nous avons tous mangé des raviolis ce jour là et ma maman n’a plus à ce faire de soucis pour mes oreilles. Mais comme je suis un peu cartésien, j’utilise un bonnet pour aller dehors ces jours ci, cela pour optimiser l’effet bénéfique.
De plus, sous la dynastie Han, un jour d'hiver, alors qu'il faisait froid, un médecin vit des miséreux souffrant d'engelures aux oreilles. Compatissant, il ordonna à ses disciples de préparer des boulettes de pâte avec de l'agneau et de les distribuer aux pauvres pour les réchauffer. Ces boulettes avaient une forme d’oreille. Le corps entier des convives se réchauffa sous l'effet de ce met, et leurs oreilles gelées guérirent rapidement. Voilà pourquoi depuis ce jour, il faut manger des raviolis ou dumpling (饺子, jiǎo zǐ) pour se protéger les oreilles du froid. Alors nous avons tous mangé des raviolis ce jour là et ma maman n’a plus à ce faire de soucis pour mes oreilles. Mais comme je suis un peu cartésien, j’utilise un bonnet pour aller dehors ces jours ci, cela pour optimiser l’effet bénéfique.
Des sapins devant les centres commerciaux à Pékin et vente des pommes |
Noël est un jour ordinaire en Chine. Mes collègues de travail savent que c’est un jour de vacances dans les « western country » comme ils disent, mais ne savent pas vraiment pourquoi. Alors comme ils ne savent pas quoi faire ce jour là, ils s’offrent des pommes ! En fait, la veillée de Noël en chine se dit « ping an ye » (nuit de la paix) et les pommes, c’est « ping guo ». Donc, grâce, ou à cause, de ce calembour, tels des lutins de Noël, des petits vendeurs apparaissent dans les rues et vendent des pommes, à l’unité, empaquetées dans des petits cartons décorés. Peut être s’écrient-ils « mangez des pommes », mais je ne sais pas ce que font ces vendeurs les autres jours de l’année.
Pendant la semaine, j’avais une invitée, une couchsurfeuse. Elle est étudiante en français à l’Université de Hong Kong. C’était pratique pour discuter et nous avons parlé de littérature française et chinoise. La veille de Noël, nous sommes allés dans un restaurant sichuanais, dans la rue guǐ jiē 簋街 ou 鬼街 (la rue des fantômes !) manger du homard et des grenouilles. Un gros homard en plastique nous attend à la devanture du restaurant en guise de Père Noël. Les homards sont servis sur un lit de piments (le Sichuan c’est épicé) et avec des gants en plastique, ce qui évite de s’en mettre partout, car avec les baguettes, ce n’est pas si facile à décortiquer. En bon french frog, je n’ai pas fait la grimace sur les grenouilles, d’autant que les cuisses de ces grenouilles là étaient plutôt dodues. Le menu parlait de bullfrog, peut être une allusion à la fable de La Fontaine de la Grenouille et du Bœuf. Après quelques recherches, la bête répond au joli nom de Hoplobatrachus rugulosus.
Repas de Noël au resto, et repas fait maison |
Alors il y a un truc qu’on partage entre les chinois et les français, c’est le plaisir de bien manger. Le soir, nous avons cuisiné ensemble, j’ai ainsi eu un cours de cuisine chinoise. Regardez, les pommes de terre ne sont pas coupées comme nous !
Bien qu’on fête la renaissance, la promesse du printemps à venir, les raviolis pour avoir chaud aux oreilles, il nous reste encore deux trois mois d’hiver à passer. Et à Pékin, c’est froid ! Il n’y a pas de neige, l’hiver est très sec. Par exemple, le jour de l’écriture de cet article, le taux d’humidité de l’air était de 11% à Pékin, et à titre de comparaison, il était de 87% à Paris et de 27% au Caire. Le côté pratique, c’est qu’après avoir lavé son linge, sitôt étendue, sitôt il est sec !
Dehors, les étangs, les lacs, sont gelés. Alors c’est possible de marcher dessus, les chinois y pratiquent une drôle de luge, assis sur une chaise, font du patin ou même du hockey ! Le tout sans heurts.
Heurts divers cet hiver |
Dans le nord de la Chine, il y a aussi une spécialité qu’on peut trouver dans la rue pour se rassasier à l’heure du goûter, c’est le bingtang hulu (冰糖葫芦) que j’appelle la brochette pékinoise. C’est une brochette de fruits de la cenelle Crataegus altaica, ou aubépine, qui ressemble à une petite pomme, enrobée de caramel. Il y a de nombreux vendeurs dans les rues, qui se trimballent des bouquets de tang hulu, le plus souvent en vélo. Sur le chemin entre le labo et la cantine, certains ont aussi repéré l'aubaine afin de les vendre aux estomacs sur pattes en transit ! Les chinois ne sont pas forts en gâteau ou viennoiserie, mais cette friandise là est délicieuse.
Pour terminer, voici encore un repas, c'est comme le barbecue, en attendant la nouvelle année.
Pour terminer, voici encore un repas, c'est comme le barbecue, en attendant la nouvelle année.
Encore au restaurant, un autre style de brochettes |
En guise de conclusion, je vous souhaite une bonne année, de nouvelles aventures, là bas, ici et ailleurs.
Commentaires
attention aux billets de banque qui flottent dans Pékin On t'embrasse
Nous te souhaitons, en 2015, d'avoir encore une belle et enrichissante année.
Bisous d'Elena et Jacques de Montpellier
Bisous de "côté sud".