Ils sont nippons ni mauvais, je suis au Japon !

En chinois, le Japon s'écrit 日本 et se prononce Rìběn, ri日 veut dire jour et aussi soleil, tandis que běn本, peut se traduire par origine ou racine. C'est un peu rigolo car le caractère est dérivé de celui correspondant à l'arbre木, auquel on a rajouté une racine. Tout cela pour introduire le nouveau pays qui se trouvait sur mon chemin, c'est le Japon, le pays du soleil levant, l'origine du jour. En japonais, Japon s'écrit日本, c'est pareil qu'en chinois, mais se prononce Nihon.
Il existe en effet quatre types d'écriture pour la transcription de la langue japonaise. Les kanji sont des logogrammes qui proviennent de Chine. Ainsi, certains mots chinois et japonais s'écrivent de la même manière mais se prononcent complètement différemment (il n'y a aucun lien de parenté entre la langue orale chinoise et japonaise). Ensuite, les hiragana et les katakana sont des syllabaires (les katakana sont en fait utilisés pour transcrire les mots d'origine étrangère). Enfin, les romanji (nos caractère romains) sont utilisés par exemple pour les noms des marques.
La machine pour acheter les tickets de métro !
Me voici donc au Japon et étonnamment j'arrivais à déchiffrer certains caractères pour me repérer ! Étrange n'est ce pas ? Il faut dire que je suis toujours un peu en décalage dans ce voyage, ici je dis bonjours et merci en chinois. J'entre au Japon par Osaka où je resterai quelques jours dans une guesthouse avec des invités très sympathiques. Nǐhǎo ! Je me trompe toujours, mais pour le coup, la fille qui m’accueille est chinoise ! Enfin, elle vient de Hong-Kong en réalité, elle me dira par la suite qu'elle n'aime pas trop sa ville, il n'y a rien à voir, c'est juste pour le shopping d'après elle !
La guesthouse est une maison traditionnelle japonaise, dans un quartier avec des ruelles et beaucoup de personnes âgées, c'est un peu rigolo, elles se déplacent toutes en vélo ! D'ailleurs un monsieur m'avait aidé à trouver l'auberge en parcourant le quartier en vélo, sans succès, j'ai finalement trouvé l'adresse moi-même. L'intérieur de la maison est comme on peut l'imaginer, avec des pièces en tatamis, les murs en papiers, les portes coulissantes, nous mangeons assis par terre. C'est l'idée que je me faisais du Japon, ce doux mélange entre société traditionnelle et modernité extrême, par exemple, il y avait un tableau de bord de vaisseau spatiale pour piloter les toilettes !
Château d'Osaka
Osaka est la troisième plus grande ville japonaise, elle a toujours eu un rôle commerciale et industrielle important au cours de l'histoire du Japon, mais les bombardements de la seconde guerre mondiale ont pas mal modifié la ville. C'est un peu plus loin, à Himeji, que se trouve l'un des plus beaux châteaux du Japon. Une japonaise que j'avais rencontré à Katmandou m'avait fortement conseillé d'aller par là bas. Heureusement, j'ai eu la bonne idée de consulter ce site avant d'y aller, le château est actuellement en rénovation jusqu'en 2015, il est entièrement caché par des échafaudages. A la place, je me suis contenté d'aller visiter le château d'Osaka qui est lui aussi très beau de l'extérieur. Le château d'origine datait de 1583, mais celui que l'on voit aujourd'hui a été reconstruit en 1931. Il y a une belle vue sur la ville au sommet du château, et celui-ci est par ailleurs entouré d'un grand parc. Il y en a beaucoup dans les villes au Japon, souvent autour d'anciens palais, des temples ou des sanctuaires. Les meilleures périodes pour visiter le Japon sont le printemps avec tous les cerisiers et prunus en fleurs, et l'automne pour les couleurs flamboyantes. Mais moi je suis là en plein été. Et le Japon en été, c'est très chaud avec une atmosphère moite !
Vue du sommet du château d'Osaka
A Osaka, j'ai bien sûr passé du temps dans le quartier de Namba, c'est le quartier moderne, illuminée et animée d'Osaka. C'est la bonne place pour le shopping et la night life, et c'est plein de jolies japonaises, souvent trop maquillées, mais toujours avec les joues roses ! Les japonaises c'est quelque chose, j'imagine qu'elles passent beaucoup de temps à prendre soin d'elles, se repoudrer le nez, remettre en place les faux cils ou se colorier les joues !
Pour visiter des trucs historiques au Japon, il y a deux villes à ne pas rater : Kyoto, qui fera l'objet d'un prochain article, et Nara. Nara était la capitale du Japon au VIIIe siècle et abrite aujourd'hui des monuments et temples d'intérêts, inscrits au patrimoine mondial de l'Unesco. Selon moi, le plus impressionnant est Todaiji : c'est le plus grand bâtiment en bois au monde, encore debout aujourd'hui. Fondée au VIIIe siècle, brûlée deux fois, la structure actuelle a été reconstruite à la fin du XVIe siècle. A l'intérieur, il y a un immense Bouddha (Vairocana), entourée d'autres statues immenses, mais plus petites en comparaison.
Temple Todaiji, Nara
Dans les trucs rigolos, j'ai passé une nuit dans une auberge à Nara et les douches sont communes et typiquement japonaises. Bon, c'est séparé pour les filles et les garçons, je vous rassure, mais il y a une seule pièce, il faut commencer par prendre sa douche (les japonais se douchent assis) et ensuite, il y a une immense baignoire remplies d'eau chaude. On peut rentrer à plusieurs. C'est le bain japonais !
Il y a plein de cerfs en liberté dans les parcs de Nara. Un dieu serait venu par ici sur un cerf blanc, depuis, les cerfs sont considérés comme les messagers du divin. Aujourd'hui, ils demandent à manger aux touristes, mais ils le font avec une politesse toute japonaise, en faisant des courbettes !
Les cerfs qui me demandent à manger à Nara
Pour rester dans le sacré, je suis aussi allé faire un tour du côté du Kōya-san (le mont Koya) : c'est une montagne un peu sacrée depuis qu'un bonze, Kukai, y a fondé une communauté religieuse. Il y a aujourd'hui 117 temples dans le village, il est possible d'y passer la nuit. C'est aussi sympa d'aller se balader dans la forêt de cèdres. Aller dans les bois est déjà un passage dans un autre univers, mais ici il y a également un immense sanctuaire qui donne une atmosphère particulière, avec notamment des pierres tombales, recouvertes de mousses, de samouraïs, de gens illustres ou non. Des statues de Jizō (Ksitigarbha en sanskrit), le bodhisattva qui prend soin des morts, portent souvent des bavoirs, offerts par des mères en deuil de leur enfant.
Okuno-in à Koya-san
Je quitterai cet univers pour rejoindre l'ancienne capitale du Japon, Kyoto. Mata chikaiuchini !

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