Aux alentours du 15 août, il faisait beau et chaud et c’était l’occasion idéale de prendre quelques jours de congés afin de partir en montagne. Après un court passage par la Savoie, j’ai traversé la frontière au nord de Chamonix, et me voilà en Suisse… sur la trace des dinosaures…
Me voilà dans le Valais Suisse, à proximité de la commune de Finhaut. Après quelques heures de marches, j’atteins le barrage d’Emosson, niché dans la montagne. Puis, il me faut encore 2h30 pour atteindre le fameux site des empreintes. Me voilà donc à 2400 m d’altitude, au bord d’une plage fossilisé, couverte de traces de dinosaures !
Pour se mettre dans le contexte, une petite translation spatio-temporel, imaginez-vous il y a 250 millions d’années, nous sommes au début du Trias, au bord d’une plage, dans un milieu tropical. Ni l’Europe, ni les Alpes n’existaient. Il y avait à cette époque deux super-continents : le Gondwana et la Laurasie. En raison du mouvement des plaques tectoniques, la dalle sur laquelle je suis se trouvait à l’époque plutôt au niveau de l’équateur. Ainsi, à marée basse, les animaux de l’époque pouvaient gambader tranquillement, laissant leurs empreintes sur le sable ou la vase. Nous sommes avant l’époque des gros dinosaures du Jurassique comme le Tyrannosaure et compagnie. Les reptiles coupables de notre affaire ont ici plutôt la taille d’une vache. Ils marchaient sur quatre pattes. Les faits se sont déroulés en l’espace d’une journée ou de quelques jours. Le sable a séché, puis la marée montante a recouverts les traces. Le sable ne s’est pas remis en suspension dans l’eau, et la mer a déposé lentement des sédiments qui ont protégés les traces. L’ensemble s’est fossilisé au cours des millions d’années suivants. Sur le site, on peut même voir les ondulations du sable, dû aux mouvements des vagues sur le sable. En géologie, on appelle ça des ripple marks.
C’est très longtemps plus tard, il y a 20 millions d’années, avec la collision des continents, l’Italie qui s’enfonce dans le reste de l’Europe, que les Alpes ont émergés. Ces traces de dinosaures sont réapparues à la surface, puis surélevés au sommet des montagnes ! C’est en 1976 que le site a été découvert.
À côté de ces considérations paléontologiques, la randonnée est très agréable, il y a de somptueux point de vue sur la montagne environnante, le Mont Blanc et tout ça, les p’tites fleurs… Je retiens l’Epilobium angustifolium, c’est l’emblème du Yukon, même que là bas, on les appelle les Fireweed !
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