Après Mae Salong, j’ai passé une journée à Tha Ton, au bord d’une rivière, la Mae Nam Kok. J’ai fait la grimpette pour aller au temple, le Wat Tha Ton, en haut d’une colline. Le parcours est divisé en neuf niveaux avec des sanctuaires, des statues du Bouddha, et au sommet, un chedi. C’est le moment d’une méditation… ou une belle transition pour faire un article sur le Bouddhisme. Près de 95% de la population thaïlandaise est bouddhiste, tandis que 4% est musulmane. En Thaïlande, comme au Cambodge, en Birmanie et au Laos, les bouddhistes se réclament du Theravada (le Petit Véhicule), la doctrine des Anciens, venu du Sri Lanka. Cette doctrine fait du salut une recherche individuelle fondée sur l’ascèse, pour atteindre le nirvana et la fin du cycle des renaissances constituant l’existence. Par ailleurs, les bouddhistes vietnamiens, chinois, coréens et japonais adhèrent au Mahayana (Grand Véhicule), doctrine apparue en Inde plus tardivement et qui prône plutôt le salut collectif. En réalité, les bouddhistes thaïlandais espèrent plutôt une renaissance dans une vie meilleure plutôt que d’atteindre le nirvana suprême ! Pour cela, il faut acquérir des mérites au cours de sa vie. Les fidèles ont toutefois peu d’obligation à l’inverse des bonzes qui doivent obéir à des préceptes et renoncer aux biens de ce monde. Toutefois, la population thaïlandaise semble très pratiquante, en allant au temple, en donnant des offrandes au Bouddha ou en le saluant, même si les gens sont dans le bus et qu’ils passent devant une statue. Des représentations du Bouddha, il y en a partout !! C’est quand même rigolo ces offrandes. Ça peut être des fruits, du riz ou un plat cuisiné, de l’eau ou une bouteille de coca, mais aussi une lampe de poche, du gel douche, une brosse à dent… En fait tout le nécessaire pour aller camper !
Les offrandes !
A l’origine, le Bouddha était un prince, un nanti qui vivait dans le luxe ! Mais il prit toutefois conscience de la vanité de son existence, et après quatre rencontres (avec un vieillard, un malade, un mort et un ascète), il décide de renoncer aux plaisirs de la cour et d’aller sur les chemins pour chercher un remède à sa douleur existentielle. En dépit de cette existence ascétique, il ne trouve pas de réponse à son problème, alors il décide de se tourner vers la méditation. Il en sort « éveillé » à la vérité suprême !! Il repart alors sur les chemins pour prêcher la bonne nouvelle. En Thaïlande, le Bouddha est souvent représenté avec un serpent. Il s’agit de Nâga, un animal fabuleux de la mythologie hindouiste. Nâga est aussi très présent dans l’art Khmer, à Angkor, il y en avait plein, mais ce n’est pas le sujet ! Dans le Bouddhisme, pendant que le Bouddha méditait, il s’est mis à pleuvoir. Oui ça arrive, peut être même c’était la saison des pluies, d’ailleurs c’était un gros orage qui commençait à inonder les alentours. Le serpent Nâga surgit des flots, il s’enroula sous le Bouddha, et il déploya sa tête au dessus du Bouddha pour le protéger comme un parapluie. En plus, il avait sept têtes alors c’est plus pratique. A l’entré des temples, il y a souvent des serpents pour protéger les lieux.Mais les Thaïlandais accordent également une grande importance à des croyances plus anciennes, comme des amulettes qui portent bonheur (on en vend partout!) et le culte des esprits. Un esprit peut habiter chaque élément de la nature et il convient de les honorer comme il se doit ! Dans les maisons, les temples, les magasins ou les restaurants, ils font l’objet d’un culte. On leur construit une petite maison, un petit sanctuaire, qui contient des petites statuettes, représentation symbolique des esprits. Ils peuvent protéger ou importuner les habitants du voisinage ! Dans tous les cas, il est nécessaire de leur donner des offrandes pour ne pas les fâcher !
Voilà parmi les traditions que j’ai pu observer en Thaïlande, il y en a d’autres, il est par exemple essentiel de se déchausser avant d’entrer dans un temple ou une maison, on se salut en faisant le waï, en joignant ses mains. Plus les mains sont élevées et plus le signe est respectueux. Et très important, il faut respecter la monarchie ! Le roi est en portrait partout, à l’entrée de chaque village, dans les maisons, les commerces… Une véritable vénération qui pour moi ressemble à celle pour un dictateur, mais chut, il ne faut pas le dire. Une autre tradition surprenante, à 18 heures, dans les lieux publics, on peut entendre l’hymne thaïlandais pendant 30 secondes. Et à ce moment là, tout le monde arrête ses activités, il faut se mettre debout et attendre que ça passe. Et la première fois qu’on assiste à ce phénomène, on se demande ce qui arrive ! Un véritable flash mob. Après ça, tout le monde reprend ses activités normales. Étonnant ! Pour conclure, voici donc deux video de ce phénomène, ici sur un marché de Chiang Maï, et ici à la gare de Hua Lamphong à Bangkok. Un, deux, trois, soleil !
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