Pour quitter Bangkok, je prends le train à la gare de Hua Lamphong, en direction de Aranyaprathet à la frontière avec le Cambodge. Un long voyage de 8 heures, dans un vieux train, toutes fenêtres grandes ouvertes pour nous rafraîchir. Il y a surtout des Thaï, des moines, mais aussi quelques farangs, qui comme moi ont choisi ce moyen de locomotion pour se rendre au Cambodge. Après les formalités pour sortir de la Thaïlande, puis rentrer au Cambodge, me voilà à Poipet. En traversant la frontière, on voit tout de suite que le niveau de vie entre la Thaïlande et le Cambodge n'est pas le même, beaucoup se déplace en vélo ou tire des charettes à pied, il y a des enfants mendiants... Je rencontre deux québécoises, et je partagerais avec elle le prix du taxi qui nous emmènera jusqu'à Siem Reap, 3 heures de route, avec le chauffeur qui ne parle pas un mot d'anglais, mais il nous montrait les panneaux de circulation, illisible pour nous, et ça le faisait rigoler!
Siem Reap, une ville très contrastée, elle connaît un formidable développement depuis l'ouvertrure au tourisme des temples d'Angkor, en particulier depuis le début des années 2000. Ainsi, le centre ville est totalement conçu pour le tourisme, des hôtels, des bars, des restaurants, des boutiques de souvenir, des chauffeurs de tuk-tuk qui veulent absolument nous emmener d'un point A vers un point B. Il y a du monde, c'est animé, comme ailleurs il y a plein de Français! Il y a des hôtels pour tous les budgets, des véritables palaces et des hôtels miteux comme celui que j'ai choisi, avec un lit pour 2 $ la nuit. Mais le fait est que le matelas était confortable et je dormais bien! J'ai sympathisé avec deux autres Français et un chinois dans cet hôtel avec qui nous avons mangé plusieurs fois au restaurant. L'un des deux, à la retraite depuis 7 ans, et depuis lors en voyage! Haha, c'est peut être moi dans trente ans! Juste à côté du marché de souvenirs, il y a le véritable marché pour les habitants de Siem Reap, il n'y a pas un seul occidental, sans doute apeuré par la différence d'hygiène du lieu. Ville contrastée donc Siem Reap, parce que si les ceux qui travaillent dans le tourisme s'en sortent très bien, j'ai pu observer en m'éloignant des quartiers touristiques en vélo, que les richesses n'étaient pas partagé entre tous.
Si je suis ici, c'est bien sûr pour visiter les temples d'Angkor. J'ai choisi de prendre un pass de trois jours pour apprécier la grandeur des lieux, et de louer un vélo, le meilleur moyen selon moi pour avoir une totale liberté de visite sur place. Les temples se situent à quelques km de Siem Reap, et il est facile de faire 50 km dans la journée car tous les temples sont disséminées les uns des autres de quelques km dans la jungle. De plus, à vélo, on n'est pas embêté par les chauffeurs de tuk-tuk. Mais il faut aussi apprendre à s'intégrer dans la circulation, ça part dans tous les sens, il n'y a pas vraiment de code de la route et pas de feux aux intersections ! Le plus rapide ou téméraire passe !
Angkor était la capitale de l'Empire Khmer entre les IXe et XVe siècles avec des phases de déclin et de renaissance ainsi que des guerres avec les puissances rivales du Vietnam, de la Thaïlande et de la Birmanie. C'est Jayavarman II, au IXe siècle, qui unifia les royaumes du Cambodge, se proclama dieu-roi, représentant du dieu hindou Shiva et construit un premier temple-montagne. Des travaux hydrauliques sont entrepris par ses successeurs. Le célèbre Angkor Vat sera édifié vers 1130 par Sūryavarman II. 50 ans plus tard, le bouddhisme devient la religion officielle. Angkor Thom et le Bayon, puis le Ta Prohm, le Preah Khan et leurs tours ornées de gigantesques visages du Bouddha souriant sont construits successivement pendant le XIIe siècle. Il y avait à l'époque près d'une centaine de temples. La cité comptait à son apogée entre 750 000 et 1 million d'habitants tandis qu'il n'y en avait que 50 000 à Londres. Bien sûr, les maisons et palais étaient construits en bois, seule reste aujourd'hui les bâtiments religieux en pierre. Il y avait aussi tout un système hydraulique qui évitait les inondations pendant la saison des pluies, et stockait l'eau pour la saison sèche. Ainsi en visitant les différents temples, je peux observer la diversité architecturale selon les époques et les religions, les épopées des bas reliefs. Le Ta Prohm est le fameux temple en ruine, abandonné à la jungle, avec les racines qui enserrent les pierres, à la fois détruisant et maintenant les ruines. Mais mon préféré est le Bayon avec toutes ces têtes qui nous regarde !
Angkor sera définitivement abandonnée comme capitale vers 1431, après sa prise par les thaïs du Royaume d'Ayutthaya. Il reste donc tous ces temples sur le site d'Angkor, certains plus loin, à 40 ou 50 km que je n'ai pas visité, et les fresques qui retracent l'histoire et la religion du royaume. Les apsaras qui sont des nymphes célestes de l'hindouisme, et qui peuvent aujourd'hui encore être incarnées par les danseuses cambodgiennes.
J'y étais en vrai, maintenant ces temples ne sont plus pour moi seulement des images dans les livres, mais j'y retournerai bien angkor!
C'est par ici pour voir plus de photos du Cambodge !
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