Présence Autochtone

Aucune identité collective n’est figée définitivement et toute société humaine est pluriculturelle. Entre le débat sur l’identité en France et la mort de Claude Lévi-Strauss, j’ai choisi aujourd’hui de dire quelques mots sur les peuples premiers et notamment les autochtones du Canada. Les Indiens d’Amérique sont d’origine asiatique, ils sont arrivés sur le continent à partir de l’Asie du nord en passant par le détroit de Béring et l’Alaska en plusieurs migrations il y a 25 000 à 12 000 ans (et peut être même il y a 40 000 ans pour les premières migrations). Ils se sont ensuite essaimés sur l’ensemble du territoire des Amériques et ont formé de nombreuses civilisations autochtones originales, de cultures différentes, d'artisanats et de croyances différentes. Les conditions de vie étaient très différentes selon le milieu de vie des Amérindiens. Certaines populations sont restées nomades alors que d’autres se sont sédentarisées. Ils tiraient leur subsistance de la cueillette, la chasse et la pêche et l’agriculture pour ceux qui avaient adopté un mode de vie sédentaire. Ils utilisaient aussi les plantes pour des rites religieux et comme médicaments. Avant l’arrivé des Européens, ils croyaient en l’importance du respect d’un équilibre nécessaire entre l’Homme et la Nature qui l’entoure et le nourrit. Ils ne croyaient pas à l’appropriation de la terre et ne reconnaissaient que le droit d’usage d’un territoire.
Les premiers européens qui découvrirent l’Amérique sont des Vikings. L’Islandais Eric le Rouge s’installa un moment au Groenland. C’est son fils, Leif Eriksson qui explora une nouvelle terre vers l’an 1000 correspondant aux actuelles Terre Neuve et Labrador au Canada. Plus tard, Jacques Cartier prend possession du Canada au nom du roi de France en 1534. Il explora l’estuaire du Saint Laurent, remonta jusqu’à l’actuel Québec puis l’Ile de Montréal. En rencontrant les amérindiens et leur type asiatique, il pensait que la Chine était toute proche ! Cependant, à l’époque de Cartier, des pêcheurs bretons, normands, basques, espagnols, portugais et anglais rodaient déjà dans les alentours, attirés par la morue ! Le Canada resta ensuite un moment dans l’oubli (l’Europe était confrontée aux problèmes de guerre de religion) et c’est Samuel de Champlain qui présida la fondation de Québec en 1608. Des échanges commerciaux s’organisent alors entre les Français et les amérindiens Innus, Algonquins et Hurons tandis que des tensions avaient lieu avec les Iroquois. L’arrivée de « l’homme au grand canot » bouleversa les sociétés indiennes et menaça leur identité. Au XIXe siècle, avec le développement économique du Québec, de partenaires militaires et économiques, les Amérindiens deviennent un problème. On essaie de les sédentariser et de les contrôler, de les déplacer, les premières réserves datent de la moitié du XIXe siècle. Au XXe siècle, le développement des compagnies forestières et de l’hydroélectricité perturbe les écosystèmes dont dépendaient les autochtones et met un terme à leur mode de vie traditionnel. Avec le déclin des activités traditionnelles, la vie dans ces nouveaux villages fut souvent troublée par la toxicomanie, l’alcoolisme, la violence familiale et le suicide.
Familles de langues amérindiennes en Amérique du Nord
Il y a 11 nations au Québec, dont 10 amérindiennes, la onzième est formé par les Inuits du Nunavik au nord du Québec. Ces 10 nations appartiennent à deux grandes familles linguistiques : les algonquins (ou algiques) et les iroquoiens qui peuplaient à l’origine l’Amérique de l’Est. La famille algonquienne est représentée au Québec par les innus (les Montagnais et les Naskapis) de la Côte Nord et du Saguenay-Lac-saint-Jean, les Abénaquis sur la rive sud du Saint-Laurent, les Micmacs en Gaspésie tandis que les Iroquois sont représentés par les Mohawks (vers Montréal) et les Hurons (vers Québec). Les Cris étaient localisés plus au Nord vers la baie d’Hudson. Longtemps considéré comme des citoyens de deuxième catégorie, les amérindiens s’organisent aujourd’hui comme une force politique afin de faire valoir leur droit.
La confrontation des sociétés traditionnelles avec le monde moderne a souvent eu des conséquences catastrophiques. Victimes de la colonisation, de l’esclavagisme, du racisme, des intérêts économiques, au Canada comme dans le reste du monde, les peuples premiers sont aujourd’hui en voie de disparition. Ni meilleurs, ni pires, mais juste différents, ces peuples représentent pourtant une culture ancestrale, ils sont un patrimoine, la mémoire de l’humanité.
Je conclurai donc avec une citation de Lévi-Strauss : “L'humanité est constamment aux prises avec deux processus contradictoires dont l'un tend à instaurer l'unification, tandis que l'autre vise à maintenir ou à rétablir la diversification”.

Commentaires

côté sud a dit…
Coucou Julien !
Alors que tu nous parles de la naissance des civilisations et de la sagesse du grand Claude Lévi-Strauss je sors juste d'une séance de cinéma ou j'ai vu "2012" qui annonce l'apocalypse donc la fin du monde pour dans trois ans.... selon une légende maya !!!
As-tu des infos sur cette légende ?
Bisous, portes toi bien et bonne continuation.
A bientôt de te lire sur ton super blog
Isa et sa tribu