La Gaspésie est une péninsule qui s’avance dans le golfe Saint Laurent. Son nom et celui de la ville de Gaspé, à la pointe de la Gaspésie, proviennent d’un mot amérindien
Gespeg qui signifie «fin des terres»… Finistère…
Penn Ar Bed… Cette « petite » pointe du Québec s’avance donc dans l’Océan Atlantique, à l’échelle du Québec toutefois, car sa superficie fait deux fois celle de la Bretagne. J’ai ainsi quitté Montréal avec pour but de retrouver l’air marin et l’odeur des algues et de vous faire un petit coucou de l’autre côté de l’Océan.
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Il y a des auberges de jeunesses tout autour de la Gaspésie. Pour ma part, j’en ai testé trois. C’est moins dispendieux, plus convivial et on peut cuisiner le soir après une longue journée de randonnées. C’est aussi l’occasion de faire des rencontres éphémères, 80% de français (alors pour le dépaysement !), pas mal de personnes qui voyagent seules aussi. Parmi ces rencontres je pourrais citer un couple de français qui voulait voir en une semaine de temps ce qui prendrait au moins deux mois (la Gaspésie, c’est plus grand que ce que l’on pense !), une randonneuse ayant croisé trois ours dans la même journée alors qu’elle prenait des précautions pour éviter ce genre de rencontre, un suisse qui a saupoudré ces pâtes de café par erreur en pensant que c’était du chili, un canadien traversant le Canada en sac à dos (à califourchon sur le sac), un baroudeur qui ronfle toute la nuit (celui là je m’en serai bien passé !), des voyageurs revenant des îles de la Madeleine avec des étoiles dans les yeux (à faire lors d’un prochain voyage !), un allemand ne comprenant pas pourquoi les français disent quinze jours pour deux semaines… A Sainte Anne des Monts, l’auberge est plutôt chaleureuse et au bord de la mer. Un compagnon de chambre a eu l’opportunité de voir une baleine en prenant son petit déjeuner… Ben non moi j’ai pas vu de baleine…
J’ai fait une randonné au parc de la Gaspésie, au centre de la péninsule. C’est une zone montagneuse avec la chaîne des Chics Chocs, où se trouvent les plus hauts sommets du Québec : les monts Albert et Jacques Cartier. Pour ma part, j’ai entrepris l’ascension du Mont Albert à 1154 m d’altitude. Je sais qu’un savoyard trouverait ça ridicule tandis qu’un breton n’entreprendrai pas la montée, la randonnée est toutefois physique, avec un fort dénivelé. Quand j’ai croisé l’ours après une heure de monté, je suis redescendu pour remonter une heure plus tard ! Tout au long de la montée, on est au milieu de la forêt boréale, avec essentiellement des conifères. Mais le plus surprenant, c’est qu’une fois au sommet on arrive sur un plateau, avec une végétation à raz de terre et des blocs de roches recouverts de lichens rappelant la toundra qu’on trouve normalement plus au nord au Québec. Après 5 heures de marche (mais un peu plus pour moi à cause de l’aller retour !), j’ai eu la chance de rencontrer un troupeau de caribou (
Rangifer tarandus). C’est la seule place au sud du Saint Laurent ou il est possible d’en observer. Venir au Québec et rencontrer des Caribous sauvages, l’objectif est atteint non…
Si le centre de la Gaspésie est à peu près inhabité, il y a des villages tout le long des côtes. J’ai ainsi traversé des ports de pêche et fait quelques arrêts au niveau des phares et de sites d’intérêts. Le phare de la Martre, avec une ossature en bois, date de 1906.
Au bout de la Gaspésie, je suis allé au Parc Forillon où je me suis immergé dans des sites grandioses et côtoyé différents écosystèmes. C’est un parc national du Canada constitué de montagnes boisées, de hautes falaises, de dunes et de marais. Les sites du Cap Bon Ami et du Cap Gaspé sont superbes. On peut observer des formations rocheuses et des strates, nées des boues marines accumulées lors du Dévonien. Je suis sans doute arriver un peu tard pour l’ornithologie, les oiseaux migrateurs étant déjà partis. J’ai rencontré cependant un couple de Porc Epic, mais pas d’ours. Car le parc est le pays de l’ours noir (
Ursus americanus), il est facile d’en observer et il faut prendre certaines précautions pour ne pas faire de mauvaises rencontres. Habituellement, l’ours ne cherche pas à rentrer en contact avec l’Homme, mais il n’aime pas être surpris.
C’est à Gaspé que Jacques Cartier prend possession du Canada en 1534. Hormis l’intérêt historique, il n’y a rien à voir dans le village de Gaspé.
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Le but d’un voyage en Gaspésie, c’est bien sûr d’aller à Percé, célèbre pour son paysage. Le Rocher Percé est fameux pour son arche. Ce qui est remarquable, c’est que lors de l’arrivée de Jacques Cartier, il y avait trois arches. L’érosion du rocher a eu raison des deux arches manquantes aujourd’hui et le rocher devrait totalement disparaître au cours des millénaires à venir. A côté du rocher, l’île Bonaventure est tout autant digne d’intérêt. Elle était autrefois habitée lors de la belle saison par des pêcheurs, mais n’ait aujourd’hui plus habité depuis la création du parc naturel. Elle est en partie couverte de forêts et une autre partie de prairie avec quelques maisons de bois, vestige de la période de la colonisation. Les falaises sont habitées par des mouettes, goélands, pingouins et des cormorans. Mais le plus étonnant, c’est qu’il est possible d’admirer de près une colonie de
Fous de Bassan (
Morus bassanus). Un bateau permet de faire le tour de l’île et nous dépose sur l’île ou il est possible d’y faire une randonnée pour une journée. Sur le bateau, un biologiste fait un discours sur l’écologie et la biodiversité du Golfe du Saint Laurent très intéressant. La colonie de Fous de Bassan comporterait plus de 120 000 individus, soit la plus importante au monde. Chaque individu consommant entre 400 et 700 g de poissons par jour ! J’ai pu contempler des couples de Fous (unis à vie) nourrissant leur progéniture. Sur les côtes de l’île, j’ai aussi eu le plaisir de voir des colonies de phoques. Mais je ne suis pas allé nager avec eux cette fois, ça c’était à la Presqu’Île de Crozon !
Il n’a malheureusement pas toujours fait très beau lors de ce voyage, alors pour les photos, sans lumière, c’est parfois difficile. Une à deux belles journées de soleil cependant. Pour le diaporama, il faut cliquer
ici mais pas
ici.
Pour terminer, en allant ou en revenant de la Gaspésie, on doit passer par la région du Bas Saint Laurent. On passe par Kamouraska (avec de belles demeures anciennes en bois), Rivière du Loup, Trois-Pistoles (et l’Île aux Basques) et le Parc National du Bic. D’après la légende, un petit ange charger de décorer la planète aurait échappé à cet endroit ces ornements, des rivières, des collines, des marais salés, des caps, des récifs, des îles, et toujours la forêt. J’ai fait une randonnée, mais c’était plutôt sous la pluie. A refaire donc par beau temps. Les photos c’est par
là, mais si vous cliquez
ici, c’est que vous n’avez vraiment rien compris.
Voilà pour la narration de l’expédition. J’espère pouvoir y retourner, en restant plus longtemps pour aller là où je n’ai point eu le temps d’aller. Il serait également pertinent d’y aller en hiver, avec la forêt sous la neige et les falaises et le Rocher Percé dans la banquise, des décors qui doivent être étonnants.
Commentaires
Merci pour ce beau voyage.
bizzz
En fin de parcours il y avait un petit coktail canadien arrosé en particulier de Ti'bec une sorte de Kir local à base de Sirop d'érable, après le Kir Breton et le Kir normand on ne sait plus à quel Kir se vouer.
C'était sympa.
J'espère que ta nouvelle installation se passe bien Bizzz Le Guetteur
Bonne continuation avec pleins d'autres rencontres. Bisous Isa